Un amour parfait – Gilda Piersanti

Thriller psychologique

Passion : (nom féminin) État affectif et intellectuel assez puissant pour dominer la vie mentale, provoquant ainsi un déséquilibre psychologique. La passion – quelque qu’elle soit – est un état de transe inénarrable pour qui ne l’a jamais vécu. Le sel qui rend la vie piquante. Au point dans certain cas de mettre à mal l’équilibre d’une vie, et d’envoyer valser tout ce qui contribuait à un bonheur équilibré.

Un amour parfait, Gilda piersanti

Le coup de foudre et sa passion associée sont des thèmes universels, abordés en littérature sous bien des angles. La tragédie d’une vie muée par un amour interdit, inassouvi. La tragédie d’une perte qui laisse l’autre seul, sans repère, orphelin de son âme sœur. Comme si inexorablement, la destruction venait de pair avec la passion. D’une certaine manière, c’est un peu le cas, ne se perd on pas un peu soi même quand on est voué corps et âme à l’autre ?

Ne se perd on pas soit même quand au détour d’un zinc notre amour de jeunesse, nous sommes propulsés trente année en arrière et que se réveille en nous les affres et feux d’une passion que nous croyons éteinte, pour préserver notre santé mentale ? Ainsi à chaque fois que je retombe nez à nez devant lui, je tombe en pamoison devant mon doudou. La passion de mes trois ans, plutôt pas mal pour son âge avancée. Si mon idylle ne porte pas préjudice à mes proches, ce n’est pas le cas de Lorenzo, le héros torturé de Gilda Piersanti, qui va amorcer une lente descente aux enfers, dont il ne se rendra compte véritablement qu’en foulant le champs de ruine qu’est devenu sa vie. Un amour parfait, oui, mais à quel prix. « La vie de Lorenzo n’a pas d’ombre, sa carrière est au zénith, son couple se porte à merveille, ses enfants l’adorent. Jusqu’à ce soir où il la revoit au bar de l’hôtel : Laura, l’amour de ses 18 ans. Trente ans plus tôt, il a failli mourir pour elle. Le hasard l’a-t-il remise sur son chemin pour faire renaître le passé ou pour faire disparaître le présent ?Une femme fatale ne revient jamais pour réparer ses fautes mais pour continuer son œuvre de destruction. Elle est revenue et elle lui dit qu’elle l’aime encore, mais doit-il la croire ? Lorenzo est prêt à tout pour l’avoir de nouveau dans ses bras. Prêt à tout… Même à tuer ? »

Qu’il est facile de porter des œillères pour éviter de voir la triste vérité en face. Celle où l’on s’avoue à soi-même qu’on a merdé dans les grandes largeurs. Qu’il est facile de duper son monde – tout du moins de le croire assez fort – pour que toutes ces incartades tombent sous le coup du bon sens. Quand cela n’est que pur égoïsme. Qu’il est facile de rêver sa vie si fort qu’elle semble devenir réelle – entre aspect nébuleux et réalité bien ancré. Mais attention de ne pas réveiller un somnambule, cela peut le mettre en danger.

Tels sont les ingrédients en théorie parfaits de ce thriller psychologique. Mais comme à chaque fois, je dois avouer être déçue. Si le point de vue de l’amant trompeur et trompé dans ce jeu de dupes qu’est sa relation adultérine est omniprésent, nous ne saurons rien de ce que trame réellement sa maîtresse. Enchanteresse ou sorcière, telle reste la question qui demeure sans réponse, même si elle semble être un maître dans l’art de la manipulation. Ce qui m’a manqué je crois, c’est ce fameux « twist » final qui rebat les cartes et nous fait perdre nos repères et présomption.

Malgré quelques longueurs et redondances, Un amour parfait de Gilda Piersanti a le mérite de se lire facilement et de procurer un agréable divertissement.

Bonne lecture à vous !

Un amour parfait de Gilda Piersanti est disponible aux Editions Pocket

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