Pierre qui roule – Donald Westlake

Feel Good

Malfrat : (nom masculin) malfaiteur. J’ai toujours eu un faible pour ces bandits en col blanc qui prodiguent des casses alambiqués sans user de violence, que ce soit en littérature ou en cinéma. Réussir un casse sans armes, ni haine, ni violence n’est pas donné à tout le monde et demande un certain flegme, voire même une certaine élégance.

Pierre qui roule, Donald Westlake

Les gangsters du début du XXe siècle m’ont toujours fascinés. Pas que je veuille embrasser une carrière de hors la loi, même si avec ma tête à chapeau, les borsalinos me vont à ravir. Tirés à quatre épingles, il y avait dans leur manière une élégance polie malgré tout, un code de l’honneur à respecter. Peut être cela était il totalement faux, mais c’est l’image que j’en ai. De voyous de luxe si je puis m’exprimer ainsi.

Des voyous de luxe, ce sont Dany Ocean et Ryan Rusty. Des cols blancs, qui fomentent des coups fumeux, basés sur le trompe l’œil et l’arnaque, et ce à peine sortis de prison. Des voyous de luxe, ce sont Dortmunder et Kelp, les anti héros de Donald Westlake, considéré comme mâitre du polar humoristique et qui manquait à ma culture. C’est ainsi que je me suis retrouvée à chercher une émeraude en leur compagnie, avec Pierre qui roule: « À peine sorti de prison, Dortmunder retrouve son vieux pote Andy Kelp qui le met aussitôt sur un coup fumant : subtiliser une grosse émeraude au beau milieu d’une exposition d’art en plein New York. Ce joyau est la propriété d’un petit pays africain qui y tient comme à la prunelle de ses yeux. Pour mener à bien cette entreprise, Dortmunder doit réunir une équipe. On ne conseillerait à aucun directeur des ressources humaines de recruter selon les méthodes dortmundériennes, mais le résultat est là. Une fois l’équipe constituée et le plan fignolé au quart de poil, Dormunder part à l’assaut ; impossible d’échouer.« 

Pierre qui roule n’amasse pas mousse, comme le dit l’adage. Je ne suis pas certaine que cela s’applique aux pierres précieuses. Et pourtant. Un braquage aurait dû suffire à subtiliser une émeraude. Il en faudra pas moins de cinq. Les situations sont rocambolesques et les personnalités du genre pugnace. L’intrigue part dans tous les sens, mais chaque phases de chaque plan sont minutieusement préparées et huilées. C’est grotesque et subtile, l’humour à froid fait parfois éclater de rire sans prévenir.

« J’aime quand un plan se déroule sans accroc » n’aurait pas pu être la phrase fétiche de notre héros Dortmunder. Le parfait casse se révèle émaillé de d’impartis exogènes, qui nous entraine d’un musée à un aéroport en passant par les cases banques, prisons, et asile. Et ce pour notre plus grand plaisir. Si l’envie de vous évader par le rire se fait sentir, je vous invite à suivre cette Pierre qui roule de Donald Westlake.

Bonne lecture à vous !

Pierre qui roule de Donald Westlake est disponible aux éditions Rivages Noir.

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