Qui ne se plante ne pousse pas – Sophie Tal Men

Feel Good

Gourmandise : (nom féminin) Caractère, défaut de celui qui est gourmand. Que quoi ? Cette définition insinuerait elle que je puisse avoir des défauts ? Mais également douceur, chose que l’on aime manger. Je préfère nettement cela.

Qui ne se plante pas ne pousse jamais, Sophie Tal Men

Quand j’etais enfant, j’aimais explorer les saveurs, des palettes sucrées ou salées. Et ce que ce soit en étant le comis de cuisine de mon Papa, en savourant les goûters d’été chez mes grands parents, en ayant la chance de dîner de repas d’adultes. Cela a eu pour résultat de me former le palais, et de faire de chaque repas un moment de fête. Je me suis ainsi affublée de l’adjectif ‘gourmette’. Ce qui n’allait pas sans déclencher l’hilarité générale.

De cette époque innocente, j’ai gardé la volonté de faire rire autrui, même à mes depens. Surtout à mes dépens. Mais également mon amour des arts de la table. Mes goûts évoluent au fur et à mesure du temps. Ma dernière lubie étant les mets sucrés épicées, tel que les chocolats ou le thé. En cet hiver interminable, cela me donne du baume au cœur et de la chaleur.

Coupler à cela mon amour de la Bretagne, il ne m’en fallait pas plus pour croquer à pleine dent le dernier roman de Sophie Tal Men, Qui ne se plante pas ne pousse jamais. Je vous laisse prendre connaissance de cette nouvelle aventure chargée d’embruns et de rhum avec ces quelques lignes : « Lorsqu’elle apprend qu’elle est malade, Jacqueline mesure plus que jamais le prix de chaque instant. Au crépuscule d’une vie riche d’expériences et de souvenirs, elle veut faire partager son goût du bonheur aux deux êtres qui comptent le plus à ses yeux. Alexandre, le garçon qu’elle a élevé, jeune interne en médecine, et Margaux, sa petite-fille, qui travaille dans l’illustre chocolaterie familiale. Tous deux ne sont qu’à la moitié du chemin et déjà happés par leur vie professionnelle ! Depuis les falaises du Cap Fréhel où la vieille dame les a réunis, elle met sur pied un projet un peu fou pour qu’enfin ils ne s’empêchent plus de rêver et écoutent battre leur cœur. Car savoir qui on est, c’est savoir où on va… sans redouter les obstacles qui vous font grandir ! »

On quitte non sans regrets le Finistère pour planter l’intrigue entre la côte de granite rosé, La Havane et Paris. Enfin pas reellement, les quelques scènes à l’internat de Quimper, qui se recoupent avec quelques moments De battre la Chamade nous permettent de tourner la page en douceur sur les aventures de Marie Lou et Matthieu.

Sous des effluves de chocolats et des saveurs au doux parfum de madeleine de Proust, nos nouveaux amis, Margaux et Alexandre, vont apprendre beaucoup. Apprendre la valeur de la vie dans son caractère éphémère. Savourer les instants qui nous rendent vraiment heureux et à se cristalliser autour. Faire son deuil. Des disparus. Mais également de ce qui nous rend malheureux malgré nous.

Cette lecture gourmande s’est faite d’une traite, avec sourires et larmes au coin de l’oeil. On assiste à des moments de vie qui pourraient être les nôtres. A la rencontre de générations qui confrontent leur jeunesse et leur peur de vivre, avec le grain de folie et impétuosité de ceux à qui il ne reste que peu de temps.

Avec Qui ne se plante pas ne pousse jamais, Sophie Tal Men nous fait vivre une jolie tranche de vie emplie d’une palette d’émotions qui sont les nôtres. Si ce n’est déjà fait, chers amis bretons (et non bretons) courez chez Dialogues vous procurez ce dernier roman de mon auteure lorientaise préférée.

Qui ne se plante pas ne pousse jamais de Sophie Tal Men est disponible aux éditions Albin Michel.Et a pour effet secondaire de donner de fortes envies de chocolat.

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