Inconsciente conscience

2019

Inconscient : (nom masculin) Qui ne mesure pas l’importance de ses actes. Ou de l’absence d’actes, qui peut être parfois bien plus dévastateur. D’un point de vue psychologique, domaine de la pensée qui échappe à la conscience. N’est ce pas cette dernière après tout qui est le garde fou de notre animalité. 

Les guerres intérieures, Valérie Tong Cuong
Enfants, c’est l’éducation qu’essayait de nous inculquer nos parents, calqués sur la leur ou en antagonisme total, qui nous façonnait. Petits êtres fragiles avec un haut sens moral et une notion dichotomique du bien et du mal toute relative. C’est cette même éducation qui fait de nous en partie les adultes que nous sommes devenus ou que nous tendons à devenir.

Mais nous sommes parfois confrontés à des choix, égoïstes ou altruistes, qui nous font renoncer à nos principes moraux. La gravité peut être soumise à appréciation mais elle peut être source d’insomnie et autre trouble. J’ai nommé la culpabilité. Et cette dernière peut nous ronger au point de nous pourrir, de nous faire pourrir, telle une âme flétrie. «  Comédien de seconde zone, Pax Monnier a renoncé à ses rêves de gloire, quand son agent l’appelle : un grand réalisateur américain souhaite le rencontrer sans délai. Passé chez lui pour enfiler une veste, des bruits de lutte venus de l’étage supérieur attirent son attention – mais il se persuade que ce n’est rien d’important. À son retour, il apprend qu’un étudiant, Alexis Winckler, a été sauvagement agressé.
Un an plus tard, le comédien fait la connaissance de l’énigmatique Emi Shimizu, et en tombe aussitôt amoureux – ignorant qu’elle est la mère d’Alexis. Bientôt le piège se referme sur Pax, pris dans les tourments de sa culpabilité.
Qui n’a jamais fait preuve de lâcheté ? Quel est le prix à payer ? Quand tout paraît perdu, que peut-on encore sauver ? La domination du désir et de la peur, les vies fantasmées et le dépassement de soi sont au cœur de ce livre fiévreux qui met en scène des personnages d’une humanité bouleversante et vous accompagne longtemps après l’avoir refermé. »

La culpabilité donc. Au cœur de ce huis clos, axé autour de trois personnages. Inextricablement lié malgré eux, par l’ironie du sort et de la fatalité qui s’amusent à lier leur destin abîmé.

Une agression. Privant à jamais un jeune homme de jouir pleinement des folies de son âge et surtout de son avenir. Une agression, donc. Qui aurait pu être arrêtée. Dont les conséquence auraient pu être moins désastreuses. Il s’en est fallu de peu. De courage en fait de la part d’un homme, trop préoccupé par une carrière au point mort et la promesse de paillettes. Le couard sombre. Mais il rencontre un ange déchu. Une femme fragile à la beauté gracile. Brisée par les accidents de la vie, effet boule de neige de l’agression de son fils.

Comment construire une relation basée sur une absence de vérité ? Comment panser des plaies si le temps les dilates chaque jour un peu plus. L’espoir est il permis dans ce monde désenchanté où la fatalité semble vouloir s’acharner. Le paradis artificiel atteignant lui même ses limites pour soigner les maux de l’âme. Le pardon comme seule solution. Si tant est qu’il ne soit pas trop tard pour l’accorder.

Avec Les guerres intérieures, Valérie Tong Cuong signe un bel ouvrage, poignant et vrai, qui fait écho en chacun de nous. Belle découverte que la plume de cette auteure que je vous invite, à votre tour, à découvrir.

Belle lecture à vous ! 🎈

Les guerres intérieures de Valérie Tong Cuong est disponible aux éditions JC Lattes