La bibliothèque de minuit – Matt Haig

Feel Good

« Les folies sont les seules choses que l’on ne regrette jamais » écrivait Oscar Wilde. Saisir de folles opportunités quand on ne s’y attend pas ou plus, lâcher du leste et perdre le contrôle ne serait ce que quelques heures. Et si c’était de ces moments que se composaient nos meilleurs souvenirs ou à défaut notre absence de regrets ?

La bibliothèque de Minuit, Matt Haig

A quinze ans, la jupe superposée à mon pantalon trop grand et mes écharpes multicolores, j’étais pressée d’en avoir dix-huit. Comme si cela allait révolutionner ma vie, faire de moi l’adulte que je pensais être. Avec mon visage poupin et mes boucles d’oreilles en bois dépareillées. J’avais hâte de grandir, quitter l’enfance et être considérée comme « une grande ».

A vingt-cinq ans, la boucle blonde et l’œil noir, je trainais ma garde de robe flambant neuve de bretonne exilée à Paris, persuadée de tout savoir, le sourcil perpétuellement haussé par ce jugement donné aux autres. Pensant que dormir le moins d’heures possibles et d’écumer le plus de bars branchés au fil des soirées étaient un projet de vie.

A trente-cinq ans -depuis quelques jours – je suis apaisée avec celle que je suis, assumant mes choix de vie, ainsi que mon caractère bien trempé. Je ris des mes « mois » précédants, mais qui ont malgré tout forgé celle que je suis désormais. Avec à minima je l’espère un meilleur sens de l’esthétique. J’ai appris à faire fi de mes regrets, ne pas m’appesantir dessus, et d’être bienveillante envers des actes manqués. A l’inverse de Nora Seeds, l’anti héroïne de Matt Haig, qui accuse au même instant un flagrant constat d’échec dans La bibilothèque de minuit : « À trente-cinq ans, Nora Seeds a l’impression d’avoir tout raté. Lorsqu’elle se retrouve un soir dans la mystérieuse Bibliothèque de Minuit, c’est sa dernière chance de reprendre en main son destin. Si elle avait fait d’autres choix, que se serait-il passé ?
Avec l’aide d’une amie bibliophile, elle n’a qu’à prendre des livres dans les rayonnages, tourner les pages et corriger ses erreurs pour inventer la vie parfaite. Pourtant, les choses ne se déroulent pas comme elle l’imaginait.
Avant que minuit sonne, pourra-t-elle répondre à l’énigme la plus importante : qu’est-ce qu’une vie heureuse ? »

Une bibliothèque comme lieu de transition. Quand le point final n’a pas encore a être apposée à la fin d’une vie. Les livres offerts comme scénarios des vies autres, qui auraient pu être la sienne, si une phrase ou un acte avait différé, chamboulant tout sur son passage, tel un effet papillon. Des regrets à évacuer, de ne pas avoir su prendre les bons choix, d’avoir pu blesser les autres. Le regret de s’être oubliée et perdue.

Une bibliothèque et ses livres comme planche de salut de l’âme et du cœur, permettant d’entrevoir un avenir meilleur quand on a décidé de ne plus en avoir.

Si le postulat de base est original, et que les questions abordées sont pertinentes quant à nos vies et ses choix, je suis littéralement passée au travers de la Bibliothèque de minuit. Le roman de Matt Haig ne m’aura pas séduite comme je l’aurais souhaité.

Belle lecture à vous !

La bibliothèque de minuit de Matt Haig est disponible aux éditions Mazarine

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