Bilan Mars 2021

Feel Good

Mars : (nom propre) planète, barre chocolatée et accessoirement le mois de la saint Patrick, du Printemps et de ma fête !

Va où le vent te berce de Sophie Tal Men aux éditons Albin Michel

Là où le bonheur se respire, Sophie Tal Men

Un jour de plus de ton absence de Mélusine Huguet aux éditions Charleston

Un jour de plus de ton absence, Mélusine Huguet

Instagrammable d‘Eliette Abécassis aux éditons Grasset

Instagrammable, Éliette Abécassis

Sous Terre de James Delargy aux éditions Harper Collins Noir

Sous terre, James Delargy

Mamma Mia de Serena Giuliano aux éditons Pocket

Mamma Maria, Serena Giuliano

De mon plein gré de Mathilde Forget aux éditions Grasset

De mon plein gré, Mathilde Forget

La Datcha d’Agnès Martin-Lugand aux éditions Michel Lafon

La datcha, Agnès Martin-Lugand

La où le bonheur se respire – Sophie Tal Men

Feel Good

Odorat : (nom masculin) Sens qui permet de percevoir les odeurs. L’un de nos cinq sens qui nous permet de sentir, de ressentir ces odeurs réconfortantes qui peuplent et font notre quotidien, auxquelles nous sommes habituées, sans lesquelles nous pourrions avoir du mal à vivre. L’odeur du café chaud et la sensation de tranquillité qu’elle me procure. Celle du pain chaud et la gourmandise qui éveille mes papilles. Et bien d’autres encore.

Là où le bonheur se respire, Sophie Tal Men

Le parfum a toujours été pour moi une signature, la touche finale apportée à ma tenue le matin. Une fragrance qui en dit plus sur notre personnalité que tout le reste au premier abord. C’est toujours comme cela que je l’ai perçu, comme une extension de moi même. Aussi il m’a été compliqué d’en choisir un, personnel, qui me plaise, qui ne donne pas la nausée à ceux qui m’entourent et qui laisse dans mon sillage une effluve.

Cela peut paraître futile, mais mes parents ont toujours eu cette odeur bien à eux, dont je me rappelle depuis l’enfance – Habit Rouge et Shalimar de Guerlain -. Ces fragrances sont pour moi des odeurs doudous, refuges, et ce même à trente-quatre ans. Tout comme la mer, et ses embruns, et cet iode que j’aime respirer à pleins poumons lors de mes séjours dans ma Bretagne chérie.

J’aime ma Bretagne autant que je déteste Brest – tout du moins de façade et pour faire rager mes amis brestois – même si j’ai été contente d’y remettre les pieds le temps d’une lecture, d’un voyage des sens, avec Là où le bonheur se respire : « Pour Lily, apprentie parfumeuse, les parfums subliment la vie : ils nous construisent, nous éveillent et nous guident. Aussi, quand sa petite soeur Clarisse est hospitalisée à la suite d’une grave chute de cheval, Lily fera tout pour stimuler ses sens et lui redonner le goût de vivre. Sa méthode, retourner sur l’île d’Ouessant, berceau de leur enfance, à la recherche des odeurs chères à Clarisse.
A l’hôpital, seul Evann, externe en médecine, soutiendra son projet fou et un lien fort naîtra entre eux. Au fil du temps, les deux complices réaliseront que c’est leurs âmes blessées qu’ils cherchent à soigner, car prendre soin des autres, c’est aussi prendre soin de soi.
« 

La vie trépidente de mes internes de médecine m’avait manquée. Retourner au Gobe Mouche, marcher de la gare à la marina, voir naître des histoires d’A, rue du Bois d’Amour. C’est un peu comme retrouver des amis de longues dates. Et dans un sens, Brest m’a permis de nouer mes plus belles amitiés, je suis un brin nostalgique en un sens.

C’est dans ce décor et sur l’ile d’Ouessant, que deux sœurs diamétralement opposées, sauvages et libres, à leur manière, vont réapprendre à s’apprivoiser, à se comprendre, à ne pas se juger. Qu’un homme et une femme vont faire fi de leurs peurs, panser leurs maux et s’aimer. Que les protagonistes font faire preuve de résilience et accepter que la beauté du monde soit perçu par chacun de sa propre manière, de ses propres ressentis.

Retrouver la plume de Sophie Tal Men, et la mêler à mes souvenirs olfactifs fut un moment de félicité absolue, bien trop court à mon sens, car j’ai dévoré Là où le bonheur se respire en deux jours. J’ai aimé retrouver Brest, ses rues, son port, sa marina et surtout – sa proximité avec la mer – ainsi que le personnage de Marie-Lou. Je vous souhaite de vous remémorer comme moi ces parfums de l’intimité et du réconfort.

Belle lecture à vous !

Là où le bonheur se respire de Sophie Tal Men est disponible aux éditions Albin Michel

Qui ne se plante ne pousse pas – Sophie Tal Men

Feel Good

Gourmandise : (nom féminin) Caractère, défaut de celui qui est gourmand. Que quoi ? Cette définition insinuerait elle que je puisse avoir des défauts ? Mais également douceur, chose que l’on aime manger. Je préfère nettement cela.

Qui ne se plante pas ne pousse jamais, Sophie Tal Men

Quand j’etais enfant, j’aimais explorer les saveurs, des palettes sucrées ou salées. Et ce que ce soit en étant le comis de cuisine de mon Papa, en savourant les goûters d’été chez mes grands parents, en ayant la chance de dîner de repas d’adultes. Cela a eu pour résultat de me former le palais, et de faire de chaque repas un moment de fête. Je me suis ainsi affublée de l’adjectif ‘gourmette’. Ce qui n’allait pas sans déclencher l’hilarité générale.

De cette époque innocente, j’ai gardé la volonté de faire rire autrui, même à mes depens. Surtout à mes dépens. Mais également mon amour des arts de la table. Mes goûts évoluent au fur et à mesure du temps. Ma dernière lubie étant les mets sucrés épicées, tel que les chocolats ou le thé. En cet hiver interminable, cela me donne du baume au cœur et de la chaleur.

Coupler à cela mon amour de la Bretagne, il ne m’en fallait pas plus pour croquer à pleine dent le dernier roman de Sophie Tal Men, Qui ne se plante pas ne pousse jamais. Je vous laisse prendre connaissance de cette nouvelle aventure chargée d’embruns et de rhum avec ces quelques lignes : « Lorsqu’elle apprend qu’elle est malade, Jacqueline mesure plus que jamais le prix de chaque instant. Au crépuscule d’une vie riche d’expériences et de souvenirs, elle veut faire partager son goût du bonheur aux deux êtres qui comptent le plus à ses yeux. Alexandre, le garçon qu’elle a élevé, jeune interne en médecine, et Margaux, sa petite-fille, qui travaille dans l’illustre chocolaterie familiale. Tous deux ne sont qu’à la moitié du chemin et déjà happés par leur vie professionnelle ! Depuis les falaises du Cap Fréhel où la vieille dame les a réunis, elle met sur pied un projet un peu fou pour qu’enfin ils ne s’empêchent plus de rêver et écoutent battre leur cœur. Car savoir qui on est, c’est savoir où on va… sans redouter les obstacles qui vous font grandir ! »

On quitte non sans regrets le Finistère pour planter l’intrigue entre la côte de granite rosé, La Havane et Paris. Enfin pas reellement, les quelques scènes à l’internat de Quimper, qui se recoupent avec quelques moments De battre la Chamade nous permettent de tourner la page en douceur sur les aventures de Marie Lou et Matthieu.

Sous des effluves de chocolats et des saveurs au doux parfum de madeleine de Proust, nos nouveaux amis, Margaux et Alexandre, vont apprendre beaucoup. Apprendre la valeur de la vie dans son caractère éphémère. Savourer les instants qui nous rendent vraiment heureux et à se cristalliser autour. Faire son deuil. Des disparus. Mais également de ce qui nous rend malheureux malgré nous.

Cette lecture gourmande s’est faite d’une traite, avec sourires et larmes au coin de l’oeil. On assiste à des moments de vie qui pourraient être les nôtres. A la rencontre de générations qui confrontent leur jeunesse et leur peur de vivre, avec le grain de folie et impétuosité de ceux à qui il ne reste que peu de temps.

Avec Qui ne se plante pas ne pousse jamais, Sophie Tal Men nous fait vivre une jolie tranche de vie emplie d’une palette d’émotions qui sont les nôtres. Si ce n’est déjà fait, chers amis bretons (et non bretons) courez chez Dialogues vous procurez ce dernier roman de mon auteure lorientaise préférée.

Qui ne se plante pas ne pousse jamais de Sophie Tal Men est disponible aux éditions Albin Michel.Et a pour effet secondaire de donner de fortes envies de chocolat.