Bilan Mars 2022

2022, Bilan

En attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut est disponible aux éditions Folio

C’est l’espoir et l’amour qui brulent plus fort au fil des pages. C’est le regard pétillant d’un enfant qui vit sa vie à travers un trombinoscope pailleté, où chaque jour est une fête. Où la réalité n’a pas la place dans ce monde construit par ses parents. Un subterfuge en guise de forteresse.

En attendant Bojangles, Olivier Bourdeaut

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La bibliothèque de minuit de Matt Haig est disponible aux éditions Mazarine

Si le postulat de base est original, et que les questions abordées sont pertinentes quant à nos vies et ses choix, je suis littéralement passée au travers de la Bibliothèque de minuit. Le roman de Matt Haig ne m’aura pas séduite comme je l’aurais souhaité.

La bibliothèque de Minuit, Matt Haig

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Les bruits du souvenir de Sophie Astrabie est disponible aux éditions Flammarion

Avec les bruits des souvenirs, Sophie Astrabie nous offre une réflexion sur le poids de notre passé – conscient et inconscient – qui nous façonne malgré nous et la manière d’y remédier, cette fois-ci, en toute conscience, ou tout du moins en toute connaissance.

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Carolina Reaper de Morgane Montoriol est disponible aux éditions Albin Michel

J’avais pris une claque avec Tâches Rousses, le premier roman de Morgane Montoriol. Le second est tout aussi captivant et addictif, avec cette plume acérée au franc parler. Un vrai régal que ce roman.

Carolina Reaper, Morgane Montoriol

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Tournevis d’Oscar Coop-Phane est disponible aux éditions Grasset

D’Oscar Coop-Phane, je suis tombée amoureuse de sa plume. Incisive, vive et caustique. De se regard clinique qu’il porte sur le monde, ses semblables, sans pathos ni jugements, mais dont il dépeint à merveille les pires exactions. J’ai lu Tournevis en quelques heures, d’une traite. De cette apnée dont vous savez que vous ne ressortirez pas indemne. En bref, j’ai beaucoup aimé son dernier roman.

Tournevis, Oscar Coop-Phane

Tournevis – Oscar Coop-Phane

Non classé

« Il avait envie de tomber, de courir, d’être emporté au loin, comme une rivière » d’après La Statue mutilé de T. Williams. Quand on se sait condamné – à une vie d’errance, de misère, à une fin inéluctable – la liberté nous semble être la plus douce des possibilités.

Tournevis, Oscar Coop-Phane

Le permis de conduire et moi c’est une longue histoire. J’en suis titulaire depuis plus d’années que de doigts que mes mains peuvent compter mais le chemin de l’obtention fut épique. Moi qui n’aie jamais aimé les QCM, le code a été pour moi un supplice multiple. La pratique a été pire, à tel point que j’ai changé par deux reprises d’auto école et que je m’étais résignée à rester enfermer dans un donjon telle Raiponce. L’obtention de ce papier rose a longtemps été le symbole de liberté, puis d’angoisse, et maintenant oublié au fond de mon sac à main.

Le permis de conduire. Ce sésame rêvé par le narrateur, le sus nommé Tournevis, comme symbole de sa liberté tant chérie, lui qui n’a pourtant aucun fil à la patte. Ce but dans la vie, celui qui lui permet d’avancer, celui qui lui donne une perspective. Dont un échec va avoir un effet papillon dévastateur sur sa vie. « D’un côté, un jeune homme, seul, raconte sa vie et son ultime tentative pour s’en tirer. Enfant placé de foyer en foyer, désormais orphelin, majeur et libre, il veut partir. Avec ses maigres économies, il s’inscrit dans une auto-école pour passer son permis et trouve une voiture abandonnée où vivre provisoirement.
De l’autre côté, trois individus, une femme, deux hommes, attendent dans une maison du Sud de la France. Ils ne se connaissent pas, travaillent pour une organisation, sont chargés de trouver un homme pour l’accueillir, prendre soin de lui, et enfin le livrer. Mais à qui et pourquoi 
? »

Deux narrations. L’une omnisciente, qui présente trois personnages liées par un tacite pacte avec leur propre démon. L’autre, à la première personne. Deux narrations alternées, qui se font échos, dont on sent l’entrelac poindre au fil des pages. Dont la tension dramatique dépend. Dont un drame que l’on sait depuis la première page se forme.

Deux narrations. Deux prisons. La vie à trois inconnus dans un but précis, dans une danse parfaitement chorégraphiée d’habitudes et de manies, pour tenir jusqu’au bout. La vie seule, en marge, quand celle en communauté n’a apporté que mépris et violence. Une confiance qui ne peut plus être accordée sans savoir qu’il y aura toujours un prix à payer.

D’Oscar Coop-Phane, je suis tombée amoureuse de sa plume. Incisive, vive et caustique. De se regard clinique qu’il porte sur le monde, ses semblables, sans pathos ni jugements, mais dont il dépeint à merveille les pires exactions. J’ai lu Tournevis en quelques heures, d’une traite. De cette apnée dont vous savez que vous ne ressortirez pas indemne. En bref, j’ai beaucoup aimé son dernier roman.

Bonne lecture à vous !

Tournevis d’Oscar Coop-Phane est disponible aux éditions Grasset

Journal d’un jeune écrivain

Non classé

Écrivain : (nom masculin) Personne qui compose, écrit des ouvrages littéraires. On peut être qualifié de la sorte lorsque nos pairs nous reconnaissant et que le public nous lit mais également s’il on écrit pour soi, par passion, par vocation. Telle est la liberté donnée à ce statut.

Morceaux cassé d'une chose, Oscar Coop-Phane

Éclectique. C’est ce qui me qualifie le mieux dans mon rapport à l’Art, dans sa globalité. Que ce soit en musique ou en littérature, je me plais à essayer tous les genres avec un plaisir non feint. Malgré tout, certain style me ravissent plus que d’autre. Le Rock reste ma musique de prédilection, un peu doudou, dans laquelle j’aime à me réfugier, en mal d’inspiration. Une sorte de facilité.

En ce qui concerne la littérature, j’ai une préférence pour les romans contemporains, qui parlent d’illusions perdus et de la vie vraie, la vraie vie. Celle qui fait mal et qui laisse des séquelles. Ponctuée de virées dans les paradis artificiels, au goût prononcé d’enfer. Brett Easton Ellis et Frederic Beigbeder sont entre autre mes références du genre. Je peux désormais y ajoute Oscar Coop-Phane que je viens de découvrir avec Morceaux Cassés d’une chose, ses mémoires fragmentés, de son enfance à maintenant. C’est à dire à sa trentaine à peine entamée. « J’ai voulu choisir ici quelques morceaux de ma mémoire, les assembler, les réunir, les envoyer en fabrication comme on le dit dans les métiers du livre. Les éditeurs, souvent, parlent de matière romanesque. J’étais sous mes yeux; je me suis saisie comme matière« .

L’exercice est aussi périlleux que culotté. Il faut être soit génial soit fou pour se lancer. Ces deux aspects n’allant souvent pas l’un sans l’autre. On touche au sublime dans cette autobiographie parcellaire, au morceaux de vie choisie, et distillée avec soin, de manière quasi chirurgicale.On peut avoir trente-deux ans et avoir vécu mille vies. On peut être un auteur reconnu sans en vivre et avoir un métier qui se côtoie à cette passion. Une passion qui s’est inscrite très vite comme une évidence. Celle là seule qui souffrait la rigueur. Trente deux ans vie fragmentés, qui dresse un portrait d’un jeune homme touchant et battant. Talentueux et humble. Père et Homme.

Oscar Coop-Phane revient ainsi sur son enfance solitaire, sa jeunesse en marge, sa vie qui lui est propre, toute en nuance et en bataille personnelle. Morceaux cassés d’une chose a été pour moi une révélation, un coup de cœur, un coup de foudre littéraire

Belle lecture à vous !Morceaux cassés d’une chose d’Oscar Coop-Phane est disponible aux éditons Grasset