Bilan Janvier 2021

2021, Bilan

Bilan : (nom masculin) Inventaire chiffré. Définition lapidaire d’un mot utilisé à tout va, surtout en ce moment, en cette période où les chiffres n’ont jamais autant été sortis de leur contexte. Sur une note plus gaie, je vous propose mon bilan de lecture de ce mois de Janvier 2021. Six au total, pour égayer le quotidien de cette nouvelle année. A déguster sans modérations accompagnées de crêpes toutes chaudes. Pour la Bretonne que je suis, la chandeleur dure tout le mois de Février.

Les Quatre Fille du Docteur March, Louisa May Alcott aux éditions Gallmeister

L’enfant de la prochaine Aurore de Louise Erdrich aux Editions Albin Michel

L'enfant de la prochaine aurore, Louise Erdrich

Les Sœurs Livanos de Stéphanie des Horts aux éditions Le Livre de Poche

Les sœurs Livanos, Stéphanie des Horts

Les Bordes d’Aurélie Jeannin aux éditions Harper Collins

Les Bordes, Aurelie Jeannin

Eden de Monica Sabolo aux éditions Le Livre de Poche

Éden, Monica Sabolo

La Fièvre de Sébastien Spitzer aux Editions Albin Michel

La fièvre, Sébastien Spitzer

L’enfant de la prochaine lune – Louise Erdrich

2021, Rentree Litteraire

Espoir : (nom masculin) fait d’espérer, d’attendre quelque chose avec confiance. Quand notre avenir repose uniquement sur un espoir infondé, celui que rien de pire ne peut arriver. Car rien ne peut être pire que l’Enfer sur Terre. A moins que ce ne soit les prémices annonciateurs d’une apocalypse latente, au chaos imminent.

L'enfant de la prochaine aurore, Louise Erdrich

Depuis que je suis enfant, je n’ai eu de cesse d’entendre que c’était mieux avant. Discours convenu des anciens et patriarches. Mais concrètement, qu’en était il ? Etait-ce de pouvoir fumer à poumons engorgés à sa place dans le train ou dans son amphithéâtre en assistant à un cours magistral ? Est ce la peur du progrès qui nous pousse à porter des œillères et à devenir passéiste ? Ou est ce une sagesse acquise avec l’âge et l’expérience qui a façonné notre perception du monde, nous donnant assez de recul et de clairvoyance pour être juge de son évolution ?

« C’était mieux avant ». Je n’en ai jamais été convaincue. Mais l’année 2020 a été en cela particulière que mon avis sur la question a quelque peu évolué A défaut de poser ce constat quelque peu défaitiste, tachons de faire en sorte que cela ne soit pas pire après. Bon, c’est mal barré. Mais c’était bien le cas pour la Rébellion et ils ont réussi malgré tout à faire chuter l’Empire.

Point d’invasions de Stormtroopers dans le roman dystopique de Louise Erdrich, L’enfant de la prochaine aurore, mais une chute de l’Evolution – ainsi que de l’Humanité – telle que nous la connaissons. « Notre monde touche à sa fin. Dans le sillage d’une apocalypse biologique, l’évolution des espèces s’est brutalement arrêtée, et les États-Unis sont désormais sous la coupe d’un gouvernement religieux et totalitaire qui impose aux femmes enceintes de se signaler. C’est dans ce contexte que Cedar Hawk Songmaker, une jeune Indienne adoptée à la naissance par un couple de Blancs de Minneapolis, apprend qu’elle attend un enfant. Déterminée à protéger son bébé coûte que coûte, elle se lance dans une fuite éperdue, espérant trouver un lieu sûr où se réfugier. Se sachant menacée, elle se lance dans une fuite éperdue, déterminée à protéger son bébé coûte que coûte. »

A travers un journal qu’elle tient pour son enfant à venir, Cedar Songmaker, la narratrice, retrace quasiment au jour le jour la chute d’un système où vivre et donner la vie étaient des activités triviales et sont devenus du jour au lendemain passible de mort.

La quête de soi, la religion et les croyances, la chute du capitalisme et de son système de valeurs, la chute des repères sociétaux et sociaux, la mise en place d’un système totalitaire sont autant de sujet qui son abordés au fil des pages. Ce qui inquiète, c’est que cela ait pris moins d’un an à être viable et qu’aucune constestation n’ait été opposée. Ce qui glace, c’est le sort des femmes en âge de procréer, devenus de simples utérus, utilisables à souhait jusqu’à ce que mort s’en suive. Ce qui a été fort, c’est que l’espoir est resté permis tout du long.

Ma lecture m’a plongée dans un demain apocalyptique effrayant, à l’opposé d’une série Z, et c’est cela qui le rend plus vraisemblable. L’histoire n’est pas sans nous rappeler la Servante Ecarlate de Margaret Atwood, parsemé du gothique du Rosemary’s Baby d’Ira Levin , mais adopte un point de vue et un prisme de narration intéressants, qui en font un livre captivant. Mordante dystopie que L’enfant de la prochaine aurore de Louise Erdrich que je ne saurai que trop vous conseiller.

Belle lecture à vous !

L’enfant de la prochaine aurore de Louise Erdrich est disponible aux éditions Albin Michel – Collection Terre d’Amérique