L’enclave, Nicolas Druart

Thriller

Enclave : (nom féminin) Terrain, territoire complètement entouré par un autre, qui par essence est isolé. A cette époque où l a technologie nous permet de virtuellement connaître chaque recoin du monde, il parait aberrant que ce genre de zone blanche puisse exister. Qu’un lieu, un village, puisse receler des secrets que nul ne connaît.

L’enclave, Nicolas Druart

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été une férue de cinéma, une boulimique du septième art. Ma première expérience a d’ailleurs été La Bande à Picsou et le secret de la lampe perdue. Au point qu’entre pilote de chasse et tueuse à gage dans mes choix de carrière c’était glissé « Critique de Cinéma ». Je n’ai à mon grand dame embrassé aucune de ces professions, mais c’est vous dire la passion qui m’habitait. Qui m’habite toujours soit dit en passant.

A l’instar d’un roman, je suis très exigeante : un scénario original, une bande son entêtante, un traitement de l’image atypique (et Vincent Cassel ou Jared Leto au casting) sont peu ou prou les critères qui doivent être remplis à mes yeux. Ainsi il y a vingt ans, je prenais une claque avec le Pacte des Loups et sa bête du Gévaudan. Si on omet les costumes d’époque, c’est à cette légende et cette illustration filmique, que m’a fait pensé l’Enclave, cette zone blanche où l’on dit Le Diable sévir. Cette zone blanche glaçante que nous conte Nicolas Druart : « Sur l’Enclave, tout a été dit : qu’elle serait une zone blanche perdue dans la vallée du Lot, qu’on y vivrait en parfaite autonomie, qu’une créature y régnerait sans partage… Tout a été dit, mais on préfère se taire.C’est ce à quoi le jeune adjudant-chef Stanislas Sullivan est confronté. À l’inverse de ses collègues de la gendarmerie de Buzac, il n’est pas un enfant du pays. Aussi, quand une de ses affaires, tombée au cœur de l’été, se révèle être un cas de disparitions de pèlerins reliées à l’Enclave, il va devoir ignorer les mises en garde et faire quelques entorses à la procédure. Ignorer les mises en garde, c’est aussi l’option prise par Vanessa, aide médico-psychologique, et Simon, infirmier, venus passer un week-end dans l’Aveyron. Pour ce tandem qui accompagne quatre adolescents aux pathologies variées, c’est une première. Une première aussi, cette sensation de liberté quand ils naviguent sur le Lot. Oubliant pour un temps, et à tort, les chimères menaçantes des locaux…« 

Une chaleur poisseuse et sa lourde moiteur qui se rependent en plein été caniculaire. Un lieu touristique prisé. Une légende mortifère, dont on glane ça et là des informations au compte gouttes. Des crimes et des disparitions inquiétants. Un dangereux maire voisin du nom d’Eloi Delmas qui a tout de suite pris à mes yeux les traits de Jean-Claude Dreyfuss, et son frère débile, Etienne, ceux de Dominique Pinson. L’Enclave prenant des tournures de Délicatessen. Tous les ingrédients étaient réunis pour un chef d’œuvre. Peut être même un peu trop.

Je suis d’une exigence crasse en ce moment, et plus je lis, pire c’est, je crois bien. J’ai donc été déçue par l’accumulation. Celle des mystères, des personnages atypiques, des personnages patibulaires, des scénarios croisés entre Souviens toi l’été dernier et les Experts. Par toutes ces bonnes idées qui au final, conjugués les unes aux autres, ne m’ont pas convaincue.

Je suis malheureusement passé à côté de l’Enclave, de Nicolas Druart. Amateur du genre cependant, je vous invite à vous fier à votre instinct et vous faire votre propre avis.

Bonne lecture à vous !

L’enclave de Nicolas Druart est disponible aux éditions Harper Collins Noir