Une simple faveur

Thriller psychologique

Faveur : (Nom féminin) Disposition à accorder sa protection, son appui à quelqu’un de préférence aux autres. Synonyme bienveillance. Ou autrement dit le contraire des lignes qui vont suivre.

De ma période Gossip Girl, j’ai gardé un certain attachement à l’actrice Blake Lively. Intérêt grandissant par la suite grâce au fil Savages, d’Oliver Stone. La bande annonce de son prochain film, A Simple Favor m’a assez plu. Projetant donc de m’enfermer dans les salles obscures en automne, je me devais de lire Disparue de Darcey Bell, dont l’intrigue est tirée.

Le quatrième de couverture n’en dit guère plus que la bande annonce. Toutefois, n’aimant pas lire les manuscrits après leurs adaptations, je me suis laissée facilement convaincre : « Cela commence par un simple petit service – du genre de ceux que se rendent volontiers deux mères de famille. Tout oppose en apparence Stephanie, une jeune veuve sans emploi qui partage son temps entre son fils Miles et la rédaction de son « blog de maman », et Emily, une femme d’affaires sophistiquée et mariée. Elles s’entendent pourtant à merveille et ont noué, dans leur petite ville du Connecticut, une amitié aussi forte que celle qui lie leurs deux fils de cinq ans.Et lorsqu’Emily lui demande de récupérer son fils Nicky à la sortie de l’école, Stephanie accepte tout naturellement. Mais Emily ne revient pas ».

Un thriller donc. Psychologique qui plus est. Vous vous rendrez rapidement compte que j’affectionne particulièrement ce genre, qui dissèque assez finement les noirs tréfonds de l’âme humaine. Je n’ai d’ailleurs jamais trouvé aussi vrai un proverbe qu’avec « les apparences sont trompeuses ».

Une histoire de coup de foudre amical ensuite. Nous sommes bien loin de l’amour – haine décrit par Elena Ferrante. Un coup de foudre entre deux mères, nourries d’un amour inconditionnel pour leurs petits garçons. Qui deviennent le prétexte aux martini gin post école et aux confidences honteuses.

Deux femmes esseulées, qui se sont trouvées. Stéphanie d’un côté, assez insipide, qui a besoin de reconnaissance. Son blog de Maman décrit d’ailleurs assez bien la mère qu’elle aimerait être plutôt que la mère qu’elle est réellement. Emily quant à elle, solaire et à la mise parfaite, attachée de presse pour un grand couturier, semble avoir la vie dont elle a toujours rêvé. Ne dit-on pas, après tout, que les opposés s’attirent.

Le roman débute à peine qu’Emily a déjà disparu. Le procédé narratif est relativement chiadé. La première partie nous est uniquement contée par la voix de Stéphanie, la seconde par les deux protagonistes principales, ainsi que par le mari d’Emily. Les chapitres alternent, entre autres, entre articles de blog – guindés, qui laissent transparaître un affect surfait- et vie réelle. Darcey Bell crée ainsi un joli huis clos, au sein duquel la tension monte de pages en pages.

Suite à ma lecture, je souhaite toujours visionner son adaptation. Même si, somme toute, j’ai réussi à trouver l’issue finale relativement rapidement. J’espère vous avoir donner l’envie de le lire / voir à votre tour !

Bonne lecture 🎈

Disparue de Darcey Bell est disponible aux éditions Pocket. A simple Favor (l’ombre d’Emily) du réalisateur Paul Feig sortira dans les salles le 26 septembre prochain.

Une simple faveur

Non classé

Faveur : (Nom féminin) Disposition à accorder sa protection, son appui à quelqu’un de préférence aux autres. Synonyme bienveillance. Ou autrement dit le contraire des lignes qui vont suivre.

De ma période Gossip Girl, j’ai gardé un certain attachement à l’actrice Blake Lively. Intérêt grandissant par la suite grâce au fil Savages, d’Oliver Stone. La bande annonce de son prochain film, A Simple Favor m’a assez plu. Projetant donc de m’enfermer dans les salles obscures en automne, je me devais de lire Disparue de Darcey Bell, dont l’intrigue est tirée.

Le quatrième de couverture n’en dit guère plus que la bande annonce. Toutefois, n’aimant pas lire les manuscrits après leurs adaptations, je me suis laissée facilement convaincre : « Cela commence par un simple petit service – du genre de ceux que se rendent volontiers deux mères de famille. Tout oppose en apparence Stephanie, une jeune veuve sans emploi qui partage son temps entre son fils Miles et la rédaction de son « blog de maman », et Emily, une femme d’affaires sophistiquée et mariée.Elles s’entendent pourtant à merveille et ont noué, dans leur petite ville du Connecticut, une amitié aussi forte que celle qui lie leurs deux fils de cinq ans.Et lorsqu’Emily lui demande de récupérer son fils Nicky à la sortie de l’école, Stephanie accepte tout naturellement. Mais Emily ne revient pas ».

Un thriller donc. Psychologique qu’il plus est. Vous vous rendrez rapidement compte que j’affectionne particulièrement ce genre, qui dissèque assez finement les noirs tréfonds de l’âme humaines. Je n’ai d’ailleurs jamais trouvé aussi vrai un proverbe qu’avec « les apparences sont trompeuses ».

Une histoire de coup de foudre amical ensuite. Nous sommes bien loin de l’amour – haine décrit par Elena Ferrante. Un coup de foudre entre deux mères, nourries d’un amour inconditionnel pour leurs petits garçons. Qui deviennent le prétexte aux martini gin post école et aux confidences honteuses.

Deux femmes esseulées, qui se sont trouvées. Stéphanie d’un côté, assez insipide, qui a besoin de reconnaissance. Son blog de Maman décrit d’ailleurs assez bien la mère qu’elle aimerait être plutôt que la mère qu’elle est réellement. Emily quant à elle, solaire et à la mise parfaite, attachée de presse pour un grand couturier, semble avoir la vie dont elle a toujours rêvée. Ne dit on pas après tout que les opposés s’attirent.

Le roman débute à peine qu’Emily a déjà disparu. Le procédé narratif est relativement chiadé. La première partie nous est uniquement contée par la voix de Stéphanie, la seconde par les deux protagonistes principales, ainsi que par le mari d’Emily. Les chapitres alternent, entre autre, entre articles de blog – guindés, qui laissent transparaître un affect surfait- et vie réelle. Darcey Bell crée ainsi un joli huis clos, au sien duquel la tension monte de pages en pages.

Suite à ma lecture, je souhaite toujours visionner son adaptation. Même si, somme toute, j’ai réussi à trouver l’issue finale relativement rapidement. J’espère vous avoir donner l’envie de le lire / voir à votre tour !

Bonne lecture 🎈

Disparue de Darcey Bell est disponible aux éditions Pocket. A simple Favor ( l’ombre d’Emily) du réalisateur Paul Feig sortira dans les salles le 26 septembre prochain.

Une Amie Prodigieuse, mais pas que

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Amitié : (non féminin) Sentiment réciproque d’affection ou de sympathie qui ne se fonde ni sur la parenté ni sur l’attrait sexuel. Où quand ta meilleure amie décide vivre à Memphis (coucou Eddy Mitchell), que tu la vois deux jours par an, mais que rien n’a changé depuis vos quinze ans. En même temps, c’était hier, nos quinze printemps !

Oh le beau carrelage fissuré

Difficile de passer à côté de l’engouement qu’Elena Ferrante suscite. Depuis plus d’un an maintenant, que ce soit dans les transports, à la terrasse d’un café ou sur les réseaux sociaux, L’Amie Prodigieuse est omniprésente.

Par soucis d’honnêteté, sachez toutefois que j’ai eu du mal à rentrer dans le premier tome.  Mais passée la première moitié, j’étais plus que pressée de lire la suite de cette tétralogie.

Étrange titre s’il en est que l’Amie Prodigieuse, on sent déjà un équilibre précaire, prêt à se fissurer à chaque instant. Et c’est ce que confirme en filigrane le quatrième de couverture du premier opus de la saga : ‘ Naples, fin des années cinquante. Deux amies, Elena et Lila, vivent dans un quartier défavorisé de la ville, leurs familles sont pauvres et, bien qu’elles soient douées pour les études, ce n’est pas la voie qui leur est promise. Lila, la surdouée, abandonne rapidement l’école pour travailler avec son père et son frère dans leur échoppe de cordonnier. En revanche, Elena est soutenue par son institutrice, qui pousse ses parents à l’envoyer au collège puis, plus tard, au lycée, comme les enfants des Carracci et des Sarratore, des familles plus aisées qui peuvent se le permettre. Durant cette période, les deux jeunes filles se transforment physiquement et psychologiquement, s’entraident ou s’en prennent l’une à l’autre. Leurs chemins parfois se croisent et d’autres fois s’écartent, avec pour toile de fond une Naples sombre mais en ébullition, violente et dure. Des chemins qui les conduiront, après le passage par l’adolescence, à l’aube de l’âge adulte, non sans ruptures ni souffrances

J’ai donc appris à connaître Elena Greco et de Raffaella Cerullo, les deux protagonistes principales – dites Lena et Lila- , « amies » depuis l’enfance. Je les ai ainsi suivies au travers de leur vie, de leur enfance à leur inextricable vieillesse. Et j’ai visité l’Italie. Non pas l’Italie touristique telle que je la connaissais avec Rome, mais l’Italie pauvre et gangrénée par la mafia, l’après guerre et l’extrémisme.

La première chose qu’il faut savoir c’est qu’Elena Ferrante écrit sous pseudonyme. J’y vois, à titre personnel, une sorte de biographie romancée sous forme de saga. Je me trompe peut être, mais j’aime à le penser. Même si je laisse bien volontiers à son héroïne sa vie de résilience et de choix malheureux.

L’amie Prodigieuse relate donc l’enfance et l’adolescence de Lena et Lila, au cœur de leur quartier vérolé de Naples. Très vite, l’attention se cristallise sur Lila, qualifiée de plus intelligente, plus effrontée, plus révoltée aussi. L’amie prodigieuse donc.  Mais Lila va malgré tout abandonner les études pour travailler à l’usine, et se marier à l’orée de ses seize ans.  Lena, quant à elle va pouvoir s’élever par l’éducation scolaire, au détriment de son estime d’elle et de sa relation à son amie, de sa relation avec sa famille, se sentant supérieure aux siens.

Ce que j’ai trouvé relativement hallucinant c’est la promiscuité des enfants et des drames, dans ce Naples des années 50. Règlements de compte et chantage sont monnaies courantes dans le quartier. Et c’est avec ce prisme de ‘normalité’ qu’est narrée l’histoire.

Les surnoms jouent également un rôle crucial dans la narration. Ils permettent de jauger la déférence ou la promiscuité, qu’il peut y avoir. Ainsi Elena sera tour à tour Lena, Lenù, Lenuccia, en fonction de son interlocuteur et de la teneur du message délivré.

Je crois que j’ai d’emblée autant aimé Lena, que détesté Lila. Plus encore dans le Nouveau Nom, où j’ai trouvé cette dernière d’une perversité malsaine. Dans sa relation aux autres, surtout dans celle qu’elle entretient avec Lena. Ce second tome de la saga met à mal ces deux âmes sœurs, tant dans leurs vies d’amies que dans leurs vies de femmes ainsi que dans  Lila se sépare et Lena se marie.

Avec Celle qui fuit et celle qui reste, Elena Ferrante ancre son histoire dans l’Histoire, avec les « années de plombs » en toile de fond. Lena pense trouver son équilibre en quittant Naples, là où Lila ne verra jamais rien d’autre de cette ville.  En quittant sa ville natale, que l’on ressent comme poisseuse et étouffante, Lena renverse le rapport de force établie tacitement avec Lila depuis leur plus jeune âge. Elle prend peu à peu l’ascendant.

Leur amitié, de fait, se distant de plus en plus. Mais l’autre cause du mal est liée à un personnage qu’elles connaissent depuis toujours : Nino Sarratore. Tour à tour amant, et père de leurs enfants, il a été le ciment mais également l’élément perturbateur de leur amitié. Il les aura fait se comparer, se dépasser, se déchirer, se retrouver, pour et malgré lui.

On finit la saga avec L’Enfant Perdue. Et l’éclatement en mille morceaux des derniers liens de Lila et Lena. Le titre métaphore symbolise bien des choses. Tout d’abord, la perte d’un enfant, mais également la perte de leurs illusions d’enfance. Le paraoxysme sera bien évidemment la fin de leur amitié. On est d’ailleurs en droit de ce demander si cette dernière a jamais existé, aux vues de la haine qui lie ces deux femmes.  On ne sort donc pas triste de cette lecture, mais avec un sentiment d’achèvement.

L’Amie Prodigieuse est donc pour moi Lena, pas tant dans ces talents d’auteur ou de professeure -métiers qu’ont été les siens- mais dans l’abnégation dont elle fait preuve tout au long de sa vie. Pour plaire aux autres, quitte à s’oublier et finir seule. Cette tétralogie m’aura également permis d’apprendre plus sur l’Italie, même si c’est son côté sombre et violent qui est le plus souvent dépeint.

J’espère n’en a voir pas trop dit pour ne pas tout vous dévoiler mais assez pour piquer votre curiosité. Belle lecture à vous !

Les 3 premiers romans de la saga sont disponibles aux éditions Folio, le quatrième et dernier, L’enfant Perdue, aux éditions Gallimard.