Effet papillon : (Locution) chaîne d’événements qui se suivent les uns les autres et dont le précédent influe sur le suivant. Ou les films d’Alejandro Gonzales Iñarritu (hormis Birdman, qui n’en est pas moins excellent).
D’aussi loin que je me souvienne, le septième art est pour moi la quintessence de l’art moderne. On peut y exprimer visuellement des sentiments complexes et peu aisés. On peut aussi assister à des chuchotis navrants (coucou le festival de Cannes), mais globalement la notion d’art est bien réelle, puisque subjective après tout !
J’ai découvert un artiste hors normes il va y avoir une dizaine d’années désormais, j’ai nommé Alejandro Gonzalez Iñarritu. Avec son film Babel, le troisième de sa filmographie après Amours Chiennes et 21 Grammes, il nous livre un film choral et poignant. Comment un coup de feu tiré au Maroc peut influer sur des vies aux États Unis et au Japon. L’effet papillon dans toute sa splendeur. C’est donc tout naturellement que j’ai pensé à ce film tout au long de ma lecture de La Tresse, de Laetitia Colombani.
Je me suis intéressée à cet ouvrage sur les bons conseils de ma Tatie. Pourtant, après achat, il est longtemps resté traîner sur ma table de chevet, sans que je ne m’y intéresse vraiment. J’ai enfin franchi le pas et l’ai dévoré en une journée. Je vous livre les quelques lignes du quatrième de couverture, afin que vous puissiez vous faire votre propre opinion : « Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.
Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.
Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade.
Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est réservé et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité.
Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.«
Trois femmes, trois pays, trois destins. Elles ne se rencontreront à aucun moment et ne sauront pas quels sont les tourments des unes et des autres. Trois vies malmenées, trois cœurs brisés qui vont faire front face à l’adversité. Trois femmes que tout oppose mais pourtant si proches, malgré elles. Trois forces de la nature qui nous donnent une belle leçon de vie. L’espoir malgré tout. L’espoir contre tout. Se sentir enfin libre et pourvoir vivre pleinement.
Ce roman m’a bouleversée autant qu’il m’a fait me questionner. Tant sur la condition humaine que sur la place de la Femme, des femmes dans la société. Vivant dans un pays de droits, nous avons tendance à oublier que nous sommes privilégiées de bien des manières. Même si cela paraît anodin, surtout parce que c’est notre quotidien.
Je ne saurai que vous conseiller ce bel ouvrage, dont les mots sont savamment pesés et posés, joliment maniés dans ce texte où point l’espoir malgré tout.
Belle lecture à vous ! 🎈
La Tresse de Laetitia Colombani est disponible aux Éditions Livre de Poche.