Silence : (nom masculin) Fait de ne pas s’exprimer, de ne pas divulguer. Il y a des silences qu’il faut savoir accepter, car ils nous apportent sérénité. Et d’autres, qu’il faut savoir briser, pour panser les maux de l’âme. Le silence est un élément qui m’a longtemps effrayé et paradoxalement, dans lequel j’ai aimé à me plongé en dépit du bon sens.
La période de Noël est pour moi un moment particulier et magique. Particulier car même si c’est une célébration d’une journée, nous sommes en immersion dans un monde fait de lumières et de décorations pendant un mois entier. Le mois de décembre se pare de ses plus beaux atouts, pour enchanter petits et grands. Il est violent en même temps, si notre humeur ne se prête pas à la fête. Magique puisqu’il nous permet de vivre une trêve, dans laquelle on profite des ses amis et de sa famille, peu importe les facéties que la vie s’est plu à nous jouer. J’ai en tous cas cette chance de vivre une semaine en immersion familiale chaque année, pour mon plus grand plaisir.
Ce qui n’est pas le cas de Lena, la sympathique trentenaire forcée de célébrer cette fête qu’elle honnit tant, dans La vie est belle et drôle à la fois de Clarisse Sabard : « Il me reste quelques rêves à réaliser et le moment est venu de m’y atteler. Je vous aime très fort. À très bientôt ! Maman. » Léna n’en revient pas. Comment sa mère, qui l’a convoquée pour passer Noël dans la maison de son enfance, a-t-elle pu disparaître en ne lui laissant que ce message sibyllin ? La voilà donc coincée dans le petit village de Vallenot au coeur des Alpes de Haute-Provence et condamnée à passer la fête qu’elle hait plus que tout, entourée de sa famille pour le moins… haute en couleur ! Mais les fêtes de famille ont le don de faire rejaillir les secrets enfouis. Les douloureux, ceux qu’on voudrait oublier, mais aussi ceux qui permettent d’avancer… » Je crois que si mes parents m’abandonnaient à mon triste sort comme une vieille chaussette, je serai drôlement colère. Vous avez bien lu, ce ne serait pas un état, mais une personnification.
Léna, par son retour aux sources, doit se confronter à sa propre genèse. Et ce n’est pas chose aisée. Elle doit laissée l’adolescente qu’elle a été, tout en confrontant la petite fille pour embrasser pleinement sa vie de femme. En brisant l’omerta qui entoure le décès subit de son grand père, dont elle n’a pas fait le deuil, et dont elle a été témoin. Et surtout, en remettant en cause ses préjugés quant aux relations amoureuses.
Sur fond de Noël et de Saint Sylvestre, avec un décor enneigé à souhait, Clarisse Sabard nous livre une belle histoire de résilience, à travers des personnages hauts en couleur, en passant par une grand-mère inscrite sur Meetic et un père aux multiples conquêtes féminines, dont on se délecte.
La vie est belle et drôle à la fois m’a offert une bulle de douceur et de chaleur, un moment de lecture plaisant et apaisant. Me rappelant que les silences doivent être brisés si l’on souhaite avancer.
Belle lecture à vous !
La vie est belle et drôle à la fois de Clarisse Sabard est disponible aux Editions Charleston