datcha : (nom féminin) originellement, cela signifie en russe résidence secondaire à la campagne. Par extension, le terme peut définir sa maison, son foyer. Ce lieu où l’on peut se réfugier pour panser ses peines et ses plaies, ce lieu emplit d’amour où l’on sera toujours le bienvenue, que l’on soit attendu ou non.
La datcha, Agnès Martin-Lugand
C’est un rendez-vous mensuel, immuable que je ne saurai manquer et que j’attends avec impatience. Une sorte de tradition pour moi-même. Chaque année, je trépigne devant les miettes semées tel le petit poucet. Une date. Une couverture. Un titre. Et tous les ans, cette même excitation, cette joie d’enfant la veille d’un réveillon de Noël, quand je franchis les portes de la librairie et que je tiens entre mes mains le dernier opus d’Agnès Martin-Lugand.
Le pire c’est que dans mon euphorie je suis partagée entre le lire d’une traite ou le déguster. La modération n’étant pas mon fort, aussitôt acheté, aussitôt lu. Mais sans regrets. Car les histoires contées par la plume de l’auteure me touche en plein cœur, et garde cette résonance particulière en moi, même des années après. Et je crois bien que c’est la seule qui avec sa plume me tire autant de larmes, autant d’émotions. Qui touche dans le mille et fait tomber les barrières, mes barrières.
La Datcha n’a pas failli à la règle cette année encore : « L’homme venait de me déposer dans un décor de rêve, dont je n’aurais même pas soupçonné l’existence. L’hôtel en lui-même était imposant, majestueux ; les pierres, les grands volets, les immenses platanes tout autour de la cour, la fontaine couverte de mousse qui lui conférait un aspect féerique. Je ne tiendrais pas deux jours, je n’étais pas à ma place. Devais-je fuir immédiatement, retrouver ma vie d’errance dont je connaissais les codes, où je savais comment survivre, ou bien rester et tenter ma chance dans ce monde inconnu, étranger, mais qui exerçait sur moi une attraction aussi soudaine qu’incontrôlable ? «
C’est ainsi que je suis entrée pour quelques jours dans la datcha. Que j’ai fait le tour du propriétaire et fait connaissance avec le lieu, qui se révèle être le personnage central du roman. Le pivot autour duquel tourne la vie, le monde de ses occupants. Lieu inondé d’amour mais également de fantômes du passé. Lieu chargée d’une histoire d’exception, qui a porté et vu des naître des histoires d’amour. Familiale, passionnelle, passionnée.
C’est ainsi que j’ai emboité les pas d’Hermine, notre nouvelle héroïne écorchée vive, qui se livre entière à nous, lecteurs, dans ses doutes, ses choix, ses sentiments qu’elle met à nues et qui la rende plus forte que vulnérable. C’est ainsi que j’ai rencontré Jo, Macha, Vassily et tant d’autres. Leur famille, leurs liens, leurs vies, dont le centre est La Datcha, leur foyer à tous.
Lire Agnès Martin-Lugand c’est prendre le risque d’être immerger dans un tourbillon d’émotions qui nous tire les larmes. Lire Agnès Martin-Lugand, c’est prendre le risque de ne plus pouvoir se passer de sa plume. Lire Agnès Martin-Lugand c’est prendre le risque de s’attacher à ses héroïnes fortes et belles. Alors prenez ce risque et foncez lire La Datcha.