Bilan Avril 2022

2022, Bilan

L’affaire Alaska Sanders de Joël Dicker est disponible aux éditions Rosie & Wolfe

Comme à chaque fois, mon avis est totalement subjectif, et propre à mes goûts, mes émotions, mes moments de vies et le besoin de lecture associée. Et comme à l’accoutumé, le roman de Joel Dicker a fait office de cabane impénétrable le temps de quelques heures.

L’homme que je ne devais pas aimer d’Agathe Ruga est disponible aux éditions Flammarion

Agathe Ruga livre un roman intime, bouleversant et incandescent, avec l’Homme que ne je ne devais pas aimer. Sous sa plume défile l’urgence de vivre, de jouir d’une vie telle qu’on la souhaite, telle qu’on se l’approprie.

La déraison d’Agnès Martin-Lugand est disponible aux Editions Michel Lafon

La Déraison d’Agnès Martin-Lugand. Une explosion des sentiments, de liberté d’appréhender ce qui nous hante, nous plait, nous fait vivre passionnément. Même si ce ne sont que quelques instants. Ephémères mais éternels. La passion sublimée à l’extrême.

L’affaire Alaska Sanders – Joel Dicker

Thriller

« C’est une question de respect. » se plaît souvent à dire Darlene Snell dans Ozark. Pourquoi une citation de cette série ? Que viennent faire ici les Read necks et les trafiquants d’opium ? Parce que je suis plongée dans ses affres en ce moment. Que de facto j’ai superposé l’image de cette ville, enclavée entre monts et lacs à celle de Mount Pleasant. Et que c’est une question de respect que de trouver le coupable réel, à l’instar d’une partie de Cluedo.

L’affaire Alaska Sanders, Joel Dicker
L’affaire Alaska Sanders, Joel Dicker

Certains lieux peuvent revêtir un pouvoir, propre à soi, à son expérience, à son vécu. Ainsi cela va faire trente-cinq ans – je pars du principe que j’ai de la mémoire depuis le premier jour pour compenser mon manque de capacité en soustraction – que lorsque j’emprunte la corniche qui mène de Morlaix à Carantec, je me sente légère, en vacances, littéralement de ma vie quotidienne et de mes tracas. A contrario, la gare Montparnasse a désormais pour moi un effet crispant, synonyme de stress, de veine palpitante sur le front et d’œil qui cligne tout seul. Alors qu’il y a douze ans, ma valise et moi même étions si heureuses d’y mettre les pieds.

Certains livres peuvent me procurer cet effet réconfortant, parce que je sais à quoi m’attendre et que leur lecture à sur moi un pouvoir enveloppant. Une bulle hors du temps, quelques heures qui s’égrènent différemment. Et c’est ainsi que j’ai retrouvé un moment un vieil ami, de longue date maintenant, Marcus Goldman, protagoniste principal de l’Affaire Alaska Sanders : « Avril 1999. Mount Pleasant, une paisible bourgade du New Hampshire, est bouleversée par un meurtre. Le corps d’une jeune femme, Alaska Sanders, est retrouvé au bord d’un lac. L’enquête est rapidement bouclée, la police obtenant les aveux du coupable et de son complice.Onze ans plus tard, l’affaire rebondit. Le sergent Perry Gahalowood, de la police d’État du New Hampshire, persuadé d’avoir élucidé le crime à l’époque, reçoit une troublante lettre anonyme. Et s’il avait suivi une fausse piste ?L’aide de son ami l’écrivain Marcus Goldman, qui vient de remporter un immense succès avec La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert, inspiré de leur expérience commune, ne sera pas de trop pour découvrir la vérité.« 

Un meurtre résolu depuis plus de dix ans. Un homme enfermé depuis tout ce temps pour un crime qu’il dit ne pas avoir commis. Une fois sorti de prison, on apprend que c’est finalement lui le tueur. Fin. Cela aurait pu être l’intrigue classique, telle que mise en scène à mainte reprise dans les romans et autres thrillers psychologiques sur grand écran.

Mais c’est là qu’est la force de Joel Dicker, de casser les codes, de faire douter le lecteur quant aux vérités acquises, de brouiller les pistes et de nous perdre dans des détails importants, même si insignifiants de prime abord. C’est d’ailleurs un simple détail qui perdra le coupable, et c’est cela que j’affectionne dans ce genre de cold case.

L’affaire Alaska Sanders via en outre clore la trilogie autour de l’auteur Marcus Goldman, de son parcours initiatique d’écrivain , de sa mue en tant qu’homme, de ses blessures intimes qui ont trouvé un pansement, universel, qu’est le temps.

Comme à chaque fois, mon avis est totalement subjectif, et propre à mes goûts, mes émotions, mes moments de vies et le besoin de lecture associée. Et comme à l’accoutumé, le roman de Joel Dicker a fait office de cabane impénétrable le temps de quelques heures.

Bonne lecture à vous !

L’affaire Alaska Sanders de Joël Dicker est disponible aux éditions Rosie & Wolfe

L’énigme de la chambre 622 – Joel Dicker

Thriller

Ecrivain : (nom masculin) personne qui écrit, compose des ouvrages littéraires. J’ai toujours cette image de l’homme derrière sa machine à écrire, clope au bec, en bras de chemise, Borsalino non nonchalamment posé sur le côté de la tête, cendrier plein devant lui. Pour parachever cette description, il manque la clé du décor, une pièce dénuée de superflue, dont les stores ne laissent passer que quelques raies de soleil. Je me plais à croire à cette image que je sais fausse, car elle me subjugue en un sens.

L’énigme de la chambre 622, Joël Dicker

Ce que j’aime avant tout dans un roman, c’est l’atmosphère qui s’y échappe. Les lieux qui se dessinent sous nos yeux et dans lesquels nous allons évoluer au fil des pages, des rencontres, de l’intrigue en somme. J’aime ce moment où je me sens présente en ces lieux factices. J’aime quand à regret je dois quitter les personnages que ces derniers restent dans mes pensées, et font ainsi partis durant quelques jours de ma vie. J’aime être imprégnée de l’intrigue au point d’y penser au moment du coucher, pour reprendre le fil de mes songes au lever.

Les romans de Joël Dicker répondent parfaitement à mes yeux à cette définition du roman. Et l’Enigme de la chambre 622 ne fait pas exception à la règle. L’espace de quelques jours je quittais Nantes pour la Suisse, oscillant entre Genève et Verbier, ayant en tête cette énigme non résolue, dont je brûlais d’avoir le fin mot.

« Une nuit de décembre, un meurtre a lieu au Palace de Verbier, dans les Alpes suisses. L’enquête de police n’aboutira jamais.
Des années plus tard, au début de l’été 2018, lorsqu’un écrivain se rend dans ce même hôtel pour y passer des vacances, il est loin d’imaginer qu’il va se retrouver plongé dans cette affaire.
Que s’est-il passé dans la chambre 622 du Palace de Verbier? »

Avant toute chose, sachez que les lignes qui vont suivre sont écrites en toutes partialité. Depuis que j’ai dévoré La Vérité sur l’Affaire Harry Québert il y a quelques années, je suis tombée en pâmoison devant le talent de conteur de son auteur. Je me laisse emporter par l’intrigue qu’il distille savamment, au gré d’indices et de faux semblants, pour un final ô combien épatant.

A cette lecture, j’ai assisté à un renouveau. Le narrateur est l’auteur. Tout du moins une projection de qui il pourrait être. La mise en abîme de l’écrivain est total et bien vue. L’écrivain. C’est par ce mot que ce qualifie Joel Dicker, comme s’il n’était voué à vivre qu’à travers ses romans et non pour lui-même. Il ne sème de son intimité que peu de choses somme toute, si ce n’est sa relation à Bernard de Fallois, à qui il vouait une amitié et une admiration sans bornes. Son éditeur, son ami, son mentor. A qui il dédie ce livre et qu’il ne cesse de remercier au fil des pages. On ne peut faire plus bel hommage publique.

A travers ses pérégrinations d’écrivain en quête d’inspiration, le narrateur se retrouve à devoir résoudre un meurtre vieux de quinze ans. Nous évoluons entre plusieurs temporalité, qui nous permettent de découvrir les personnages à divers époques de leur vie. Qui ils étaient. Ce qu’ils sont devenus. Si dès les premières pages nous savons que meurtre il y a eu, nous ne savons pas qui. Et c’est un des éléments clés qui m’a tenu en haleine, me faisant échafauder les stratagèmes les plus farfelus. Comme à l’accoutumé, avec Joel Dicker, j’étais loin de la vérité. Le roman est construit tel un puzzle, dont chaque pièce est d’importance capitale.

L’énigme de la chambre 622 m’a offert un joli moment de lecture, une évasion sur les terres helvètes. Joel Dicker n’a pas son pareil pour noué une intrigue alambiquée et nous permettre de tirer la pelote sans faire aucun nœud. Toutes les interrogations trouvent ainsi des réponses. La dernière page est refermée avec plaisir. Celui non dissimulé de retrouver une nouvelle énigme à résoudre d’ici quelques années.

Belle lecture à vous !

L’énigme de la chambre 622 de Joel Dicker est disponible aux Editions de Fallois