Ténèbre : (nom masculin) Obscurité profonde, sinistre, qui peut provoquer la peur, l’angoisse. De ce noir effrayant qui vous enveloppe l’âme, et vous fait basculer dans un monde parallèle où l’éducation et les valeurs n’ont plus leur place. De ce noir si sombre, qui vous anesthésie le cœur, sans pour autant appeler la mort.

Un lieu, le domaine des Rochers. Des protagonistes, une fratrie fusionnelle et dysfonctionnelle. Le contexte : une décadence exacerbée par la manque de moyen d’une famille sur le déclin. Un nom de comte de fée slave : Tchérépakine. Mélanger le tout – préférez la cuillère au shaker – et cela vous donne un drame en trois actes. En trois âmes brisés et torturés, abîmés par une vie qu’elles n’ont pas su habiter. Par les responsabilités qu’elles n’ont pas su endosser, par cette mort qui rôde, tel un vautour affamé.
Une fratrie à l’ennui marqué depuis l’enfance, qui ont adopté un ami comme on adopterait un animal de compagnie, le partageant et le méprisant au fil de leurs envies, de leurs vies. Une famille inexistante, fuyante et fuie en retour, qui ne sait aimer ses âmes damnés que sont leur propre descendance. Bienvenue dans Les Démons de Simon Liberati : « Dans la somnolence magique de leur domaine familial, Serge, Alexis et Taïné traînent leur désœuvrement. Taïné a la beauté empoisonnée d’un tableau préraphaélite ; Serge est un prince des ténèbres ; quant à Alexis, le plus jeune et le plus fou, il se jette à corps perdu dans l’amour et la provocation. La séduction de leur jeunesse tourne à la cruauté muette. La tragédie frappe cette fratrie en ce printemps 1967, et accélère la bascule vers une époque nouvelle : celle, pop et sensuelle, de la drogue, du plaisir et de la guerre du Viêt Nam. »
De Paris, nous retiendrons le premier concert de James Brown et la fin d’une ère, celle où l’avenir de sa famille et de son nom reposait sur les épaules du petit prince des Ténèbres. Les ténèbres, son sombre héritage laissée à sœur. Qui exilée à New York va renaître de ses cendres tel un phœnix faisant plus office de Frankestein décadent que d’un oiseau à l’aura purificateur. On y croisera même Truman Capott et Lee Radziwill. Any Wahrol et son escadron de la mort accompagneront notre contre héroïne jusque dans le Sud de la France, où cette dernière finira de ce perdre dans la drogue. La prostitution comme ultime échappatoire.
Une pièce en trois actes. Une pièces en trois âmes. Damnées et maudites, qui ne trouveront le salut que dans la destruction de toute convention et bienséance. La mort rodant aux dessus de ces succubes, les Démons de Simon Liberati.
Belle lecture à vous !
Les Démons de Simon Liberati est disponible aux éditions Stock