L’aile des vierges – Laurence Peyrin

Feel Good

« Je le vis je rougis je pâlis à sa vue // Un trouble s’éleva en mon âme éperdue » Extrait de Phèdre de Racine, très certainement les vers les plus connus. Qui résument à ravir le coup de foudre, la passion au premier regard, irrationnelle, qui vous submerge et emporte tout sur son passage.

J’aime les histoires d’amour, en littérature. Celles qui finissent en tragédie, qui laissent un gout d’impossible derrière elle. Où la fatalité s’invite dès les premières pages, ténue pour devenir omniprésente, dévorante. Qui valent une vie, voire peut être plus.

J’aime les histoires d’amour, en littérature. Celles qui ne sont pas faciles, qui exigent des sacrifices, de braver des interdits, de fronder la morale et tout ce qui l’accompagne de pureté et de respectabilité. Quand la passion est emmurée par la raison, qu’on la sent prête à ployer à chaque instant.

Partant de ce postulat qu’est mon goût, tout simplement, que je sacrifie parfois par effet de mode, je me suis plongée dans la lecture de l’Aile des Vierges de Laurence Peyrin, auteure dont je m’étais régalée des Jours Brûlants. « L’aile des vierges « , c’est ainsi que l’on surnomme les chambres réservées aux domestiques à Sheperd House, illustre manoir du Kent où est engagée Maggie Fuller au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Petite-fille de suffragette, fille d’une sage-femme féministe, Maggie aurait pu prétendre à mieux que cette place de femme de chambre. Mais, en ces temps difficiles, la jeune femme cultivée et émancipée n’a d’autre choix que d’intégrer la petite armée d’intendants semblant vivre au siècle précédent. Elle aspire pourtant à un autre destin. Et elle n’est pas la seule au sein de Sheperd House… Contre toute attente, ce pourrait être le début de son long chemin vers l’amour et la liberté. »

De l’Aile de Vierges, il n’en sera question que très peu de temps au final. D’une moitié de narration, dans cette Angleterre coupée du temps et du monde réelle, celle de l’aristocratie où les apparences ont la part belle. Tant que la réputation reste intacte, chacun peut bien faire ce qu’il veut. Le berceau d’une rencontre, celle de deux âmes éprises l’une de l’autre, mais avant tout de liberté et d’amour.

Une cassure. Un saut dans le temps de cinq ans. D’un pays à un autre, d’un continent à un autre. D’une femme à une autre. Deux entités antagonistes. Peut on fuir celle que l’on a été sans se perdre soi même ? Peut on éternellement fuir ce qui nous hante ? Non, et fort heureusement.

Cette lecture a remué en moi maints sentiments, contradictoires, qui m’ont fait soupirer, râler et sourire. Qui m’ont fait vivre ma lecture au rythme du cœur battant de son héroïne, oscillant entre passion et raison, entre carrière et liberté. Belle lecture que fut pour moi l’Aile des Vierges de Laurence Peyrin, qui narre une superbe passion en proies à mille tourments.

Belle lecture à vous !

L’aile des vierges de Laurence Peyrin est disponible aux éditions Pocket

A charge de revanche – Sophie Kinsella

Feel Good

« Mon défaut ? Je prends tout trop à cœur. Impossible de ne pas m’impliquer. » Les premiers mots de Fixie me définissent parfaitement. Ce que certain qualifierait volontiers de susceptible – et c’est surement vrai par moment – je le définirai en perfectionniste, qui ne supporte pas être prise à défaut. Est ce signe de stabilité mentale ? Pas certaine, mais c’est aussi pour cela que Monica existe dans Friends. Rien de bien rationne de plus à ajouter.

A charge de revanche, Sophie Kinsella

Juillet 2021. Les vacances. L’été d’après. D’après quoi exactement ? D’une pandémie ? De confinements ? D’envoi d’un premier manuscrit aux éditeurs et mais pourquoi ils ne répondent pas dans la minute même si c’est négatif ? D’une année scolaire à nouveau achevée peut être. Car même si je ne suis plus étudiante et ne dépends pas du système éducatif, je reste une fervente passionnée du calendrier scolaire.

Juillet 2021. L’été. La Bretagne ensoleillée. Les cocktails de fin de journée. Les quelques heures passés sur le sable de la plage à contempler les couvertures de ses romans, qui nous suivent partout, dont les pages se cornent, alors qu’on ne les a pas vraiment ouvert. L’appel de l’eau, de la sieste, voire des pâtés de sable étant bien trop fort pour nous faire plonger à corps perdu dans une intrigue et nous faire réfléchir trop longtemps. Oui, l’été je ne réfléchis pas, voilà. Certaine lecture s’impose alors à moi, comme une évidence. Comme une compulsion. C’est la « chick-litt » qui s’impose alors par KO. Et c’est ainsi que je retrouvais Sophie Kinsella pour quelques heures de détente, avec A charge de revanche. « À 27 ans, la douce et discrète Fixie se retrouve à la tête de la Maison Farr, la boutique fondée par ses parents, nichée en bordure de Londres. Mais pas le temps pour la jeune femme de célébrer cette promotion, car la voilà qui doit gérer une lutte fratricide : Nicole, sa sœur fashionista, est bien décidée à faire du drugstore de quartier le centre de yoga le plus tendance de la capitale, quand Jack, leur frère so snob, y verrait plutôt une épicerie de luxe. Alors que les ventes chutent, que la faillite approche, Fixie va devoir arbitrer : conserver l’esprit désuet de la Maison Farr ou la transformer en super-fashion-concept-store ? Maintenir la cohésion familiale ou se mettre à dos Nicole et Jack ? Affronter les problèmes ou rester planquée sous la couette ? Ne manquent plus que le retour d’un ex envahissant et l’apparition d’un bel inconnu pour plonger la timide Fixie dans le plus inextricable des embarras…« 

Pour ce cocktail savoureux qu’est la lecture sans prise de tête et de  » je ne suis pas obliger de lire tous les mots deux fois pour tout comprendre » (oui nous en sommes là), vous avez besoin des ingrédients suivants : une jeune femme de type Pierre Richard, jolie comme un cœur et d’une intelligence hors pair mais qui s’ignore ; d’un M. Wickham intrigant mais pourri à souhait; d’un M. Darcy, tout en droiture et en flegme britannique. Accompagnez le tout d’une kyrielle de personnages haut en couleur, tout aussi têtes à claque les uns que les autres, mais attachants malgré tout. Mélangez le tout à la cuiller – j’insiste. Vous obtenez la parfaite lecture de vos vacances.

Certes les recettes de Sophie Kinsella sont toujours peu ou prou les mêmes, mas elles font mouche à chaque fois. A charge de revanche est une lecture divertissante et amusante, parfaite à déguster au côté d’un spritz frais pendant vos longues heures de farniente. N’oubliez pas l’écran total 😉

Bonne lecture à vous !

A charge de revanche de Sophie Kinsella est disponible aux éditions Pocket