La déraison – Agnès Martin-Lugand

Contemporain

« Il n’y a de vrai au monde que de déraisonner d’amour » Alfred de Musset, Il ne faut jurer de rien. Si c’est un romantique qui le dit – d’autant plus celui qui est « né trop tard dans un monde trop vieux « – on ne peut que le croire. Voire le vivre. Sinon le lire.

Il y a certains auteurs dont on tombe amoureux. Du style, de la plume, de la dépression prégnante dans certains cas, de l’optimisme exacerbée dans l’autre. Il y a certaines histoires qu’on se plait à vivre par la lecture, tant elles sont fortes. Tant l’amour est fou, passionnel. Guérisseur et destructeur. Tant les protagonistes nous semblent vrais. Tant les sentiments sont réels. Tant les larmes coulent d’elles-mêmes au fil que les pages se tournent.

Chaque année c’est la même chose. Je me fait happer par la plume d’Agnès Martin-Lugand, pour la lire d’une traite, m’immerger en totalité dans l’histoire qu’elle me livre. Et comme à l’accoutumé, je suis submergée de milles émotions. La Déraison n’a pas fait exception à la règle. « Une femme aux portes de la mort. Un homme incapable d’en finir avec la vie. Leurs deux voix s’élèvent tour à tour pour nous confier leur histoire, leurs maux, leurs démons, et plus que tout l’amour fou. Un amour qui inspire, réunit et sauve autant qu’il a pu détruire et séparer. »

Certaines rencontres sont des évidences, des fulgurances. Elles effacent tout sur leur passage, quelles soient pérennes ou éphémères. Adolescentes, elles façonnent l’adulte en devenir. Adultes, elles font ressurgir cette part d’enfance souvent enfouie profondément. Cette folie que l’on pensait éteinte, cette soif de vivre inaltérable.

Certaines rencontres scellent notre destin malgré elles. La passion nous consument, la raison fait grise mine, vivre ou survivre devient un sacerdoce. La mort comme délivrance. L’amour comme phénix, une renaissance des cendres d’un passé que l’on pensait oublié, perdu à jamais. L’amour comme jouet de la fortune, qui se joue de cette dernière à son tour. Avec la musique comme fond sonore, qui nous berce et nous porte.

La Déraison d’Agnès Martin-Lugand. Une explosion des sentiments, de liberté d’appréhender ce qui nous hante, nous plait, nous fait vivre passionnément. Même si ce ne sont que quelques instants. Ephémères mais éternels. La passion sublimée à l’extrême.

Belle lecture à vous !

La déraison d’Agnès Martin-Lugand est disponible aux Editions Michel Lafon

Bilan Mars 2021

Feel Good

Mars : (nom propre) planète, barre chocolatée et accessoirement le mois de la saint Patrick, du Printemps et de ma fête !

Va où le vent te berce de Sophie Tal Men aux éditons Albin Michel

Là où le bonheur se respire, Sophie Tal Men

Un jour de plus de ton absence de Mélusine Huguet aux éditions Charleston

Un jour de plus de ton absence, Mélusine Huguet

Instagrammable d‘Eliette Abécassis aux éditons Grasset

Instagrammable, Éliette Abécassis

Sous Terre de James Delargy aux éditions Harper Collins Noir

Sous terre, James Delargy

Mamma Mia de Serena Giuliano aux éditons Pocket

Mamma Maria, Serena Giuliano

De mon plein gré de Mathilde Forget aux éditions Grasset

De mon plein gré, Mathilde Forget

La Datcha d’Agnès Martin-Lugand aux éditions Michel Lafon

La datcha, Agnès Martin-Lugand

Nos résiliences – Agnès-Martin Lugand

Feel Good

Résilience : (nom féminin) Capacité à surmonter les chocs traumatiques. L’appréhension en est différente en fonction des personnes, et des caractères. Cette force nous fait progresser,  le plus souvent pour le meilleur, même si le pire a été vécu et traversé.

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Il y a de rendez-vous qu’on ne peut manquer. Cette année encore, j’oscillais entre excitation et fébrilité. Entre plaisir et déception. Plaisir de me procurer le dernier roman de cette auteure qui me tire les larmes, j’ai nommé Agnès Martin-Lugand. Déception de me délecter bien trop rapidement de ses mots si justes, de cette nouvelle histoire si vraie. Si vraie, qu’elle pourrait être la notre.

Une famille heureuse, aux parents amoureux et libres, aux enfants insouciants et légers. Des métiers passions qui font vibrer rien qu’à leur évocation. Une vie de famille, apaisée et apaisante. Une vie d’amour et de passions. Un équilibre parfait. Jusqu’au jour où, le diable vient frapper au carreau et tente de semer le chaos. Tout drame peut il être surmonté ? La vie peut elle coûte que coûte continuer ? Un seul instant suffit-il à faire basculer toute une vie ? « Notre vie avait-elle irrémédiablement basculé ? Ne serait-elle plus jamais comme avant ? Étrange, cette notion d’avant et d’après. Je sentais que nous venions de perdre quelque chose d’essentiel. Aucune projection dans l’avenir. Aucun espoir. Rien. Le vide. Une ombre planait désormais sur notre vie. Et j’avais peur. Mais cette peur, je devais la canaliser, l’étouffer, l’éloigner, je ne pouvais me permettre de me laisser engloutir.« 

Nos résiliences. Titre fort, court. Pleins de promesses envers son personnage principale, Ava. Une femme qui apprend à sa battre pour la survie de l’homme qu’elle aime. Tout en restant la louve attentive aux besoin de ses petits. Une femme qui souffre pour tenter de lui offrir une planche de salut. Une femme qui a besoin de se sentit vivante, au point de se perdre pour mieux retrouver ses raisons d’apprécier sa vie. La vie.

Le rejet de l’autre. Pour se protéger, pour les protéger. La colère muette, la plus terrible, celle qui laisse des séquelles irréversibles. L’abandon de ses valeurs que l’on croyait acquises, immuables. La passion, celle nécessaire même si interdite, celle qui fait se sentir vivant et coupable à la fois. La rédemption telle un chemin de croix, pour arriver à l’absolu : le pardon. Pardonner, se pardonner. Pour avancer côte à côté et plus unis que jamais.

Commencer la lecture d’un roman d’Agnès Martin-Lugand, c’est entrer tout de go dans l’intimité d’une femme, dans sa vie de famille, sa vie professionnelle et appréhender avec elle ses guets-apens que la vie peut parfois tendre. Lire un roman d’Agnès Martin-Lugand c’est apprendre à lâcher prise devant ses émotions qui nous submergent et qui sont parfois indomptables ; accepter de se mettre à nu malgré nous. Refermer un roman d’Agnès Martin-Lugand, c’est clore une histoire de vie qui restera en nous, par la beauté des émotions vécues, si proches de notre vie. Nos Résiliences ne fait pas exception à cette règle.

Belle lecture à vous !

Nos Résiliences d’Agnes Martin-Lugand est disponible aux éditions Michel Lafon