La carte postale – Anne Berest

Biographie

« J’ai reçu une lettre, il y a un mois peut être // Arrivée par erreur, maladresse de facteur » La lettre, Renan Luce. Celle adressée à la famille d’Anne Berest est bien arrivée à destination, en apportant son lot d’énigmes et de questions. De quêtes et de recherches. D’apprentissages et de vérités.

Il est rare de nos jours de recevoir du courrier manuscrit, que ce soit de belles lettres ou d’anodines cartes postales. Mais quel plaisir d’en découvrir dans sa boite aux lettres, d’en découvrir leur contenu, et ce, non dans l’instantanéité mais dans une certaine langueur, latence. J’ai longtemps songé à entretenir une correspondance manuscrite, mais lasse de trouver réponses, j’ai abandonné.

Certaine carte recèle des trésors, caché, enfoui. Sont un trésor en elle même par le fait d’avoir été pensée, écrite et puis postée. Parce que leur histoire est intimement liée à l’Histoire.

« C’était en janvier 2003. Dans notre boîte aux lettres, au milieu des traditionnelles cartes de voeux, se trouvait une carte postale étrange.Elle n’était pas signée, l’auteur avait voulu rester anonyme.
L’Opéra Garnier d’un côté, et de l’autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942.
Vingt ans plus tard, j’ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale. J’ai mené l’enquête, avec l’aide de ma mère. En explorant toutes les hypothèses qui s’ouvraient à moi. Avec l’aide d’un détective privé, d’un criminologue, j’ai interrogé les habitants du village où ma famille a été arrêtée, j’ai remué ciel et terre. Et j’y suis arrivée. »

Une carte en point de départ d’une quête. Celle d’une famille, des membres qui l’ont façonnée, de ceux qui la forment toujours, parcellaire et morcelée, comme tout un chacune. Une quête de ses origines. Une quête dans d’une histoire, de celles tragiques qui ont fait l’Histoire, et qui par devoir de mémoires, ne doivent ni être effacées, ni oubliées.

Une quête d’une religion, de son fondement, de sa compréhension. Quel sens cela a vraiment. A titre personnel. Aux yeux des initiés. Aux yeux des novices.

Une quête sur une femme – une fille, une mère, une amante – cette grand mère dont on ne connait peu, mais qui est la clé, somme toute.

J’ai mis du temps à me plonger dans la Carte Postale d’Anne Berest. Et ce fut un erreur. J’ai été happée par l’histoire de sa famille, prise aux tripes par l’horreur de la Shoah, en colère contre l’antisémitisme et l’intolérance. J’ai vécu cette lecture qui a fait vivre en moi milles émotions. Roman finement mené et d’utilité publique, à recommander et faire lire, sans modérations.

Belle lecture à vous !

La Carte Postale d’Anne Berest est disponible aux éditions Grasset

Vice, Laurent Chalumeau

Non classé

Vice : (nom masculin) (d’après le roman) « Pas au sens d’activité criminelle liée à l’industrie du sexe. Ou de tendance malsaine induisant des pratiques dégradantes […]. « Vice » au sens de défaut, de trucs qu’on fait mais qu’on ne devrait pas parce qu’ils ne sont pas forcément excellentissimes pour soi. »

Vice, Laurent Chalumeau

Boulevard de la Mort. Un Tarantino sous forme de road movie déjantée, donnant la part belle à des héroïnes de caractères, sans peur et avec un fort désir de vengeance à quiconque viendra les déranger. D’autant plus que ce quiconque se trouve être un psychopathe de la pire espèce.

Thelma et Louise. L’un de mes Ridley Scott préféré. Deux femmes en weekend pour fuir le quotidien d’un homme abusif, qui se transforme en une cavale mémorable. Cher prix à payer que la défense de leur liberté et de leur vertu.

Vice. Mon premier roman de Laurent Chalumeau. Esperanza Running-Wolf son héroïne qui se met en danger par le simple fait d’être libre, sans entraves et d’embrasser ses désirs, quels qu’ils soient. Ces femmes ont cela en commun de ne croiser que des sociopathes, qui semblent s’octroyer le droit de vie et de mort sur elles. « Une femme libre, ça ne paraît pas grand-chose. Mais pour certains, c’est déjà trop. Comme un vice à corriger.
 C’est ce que va découvrir Esperanza Running-Wolf, 45 ans, directrice de musée vivant sur la côte Ouest des Etats-Unis, femme indépendante, fraîchement séparée du père de sa fille, lequel s’apprête à devenir procureur général de son Etat. Quand le roman s’ouvre, elle profite de sa liberté retrouvée, sort et couche avec qui elle veut, notamment ce chanteur aux airs de bad boy dont le physique compense le manque de subtilité. Elle vient aussi de rencontrer Nick, un photographe avec qui elle entretient une relation épistolaire et numérique a priori sans ambiguïtés (il est marié et vit à l’autre bout du pays) mais pas moins intense. Seulement les choses vont s’emballer et celle qui pensait tout contrôler va se retrouver en danger  : le flirt virtuel devient une histoire d’amour impossible et Nick une obsession pénible ; le bad boy tombe amoureux et se fait menaçant. Et si ce type sympa qui la courtise était finalement le meilleur choix ? L’un d’eux finira par vouloir la faire payer. Mais lequel  ? Et pourquoi déjà ?
« 

Un roman comme un scénario de film. L’histoire d’une vie racontée à son esthéticienne et amie durant les soins prodigués, sous forme de flashback. Mêlant pêle mêle sentiments, actions et réflexion. Celui de la protagoniste mais également celui du narrateur.

Une lecture en un seul bloc, pour ne pas perdre le film, de ses échanges en franglais, ponctués de musique de Country. Et cette sensation lancinante de lire un scénario, que l’on va entendre à tout moment un « Action ! » et que la caméra va s’amuser à nous perdre, à zoomer sur un détail insignifiant ou passer la scène en traveling à une vitesse folle.

Vice ou une lecture atypique. Il m’aura fallu une trentaine de pages pour me prendre au jeu de l’intrigue et de l’écriture incisive et à vif de Laurent Chalumeau, qui manie habilement le verbe et nous subjugue. Si vous commencez Vice, soyez certains de ne pas être en mesure de le poser avant la fin.

Bonne lecture à vous !

Vice de Laurent Chalumeau est disponible aux éditions Grasset

Bilan Mars 2021

Feel Good

Mars : (nom propre) planète, barre chocolatée et accessoirement le mois de la saint Patrick, du Printemps et de ma fête !

Va où le vent te berce de Sophie Tal Men aux éditons Albin Michel

Là où le bonheur se respire, Sophie Tal Men

Un jour de plus de ton absence de Mélusine Huguet aux éditions Charleston

Un jour de plus de ton absence, Mélusine Huguet

Instagrammable d‘Eliette Abécassis aux éditons Grasset

Instagrammable, Éliette Abécassis

Sous Terre de James Delargy aux éditions Harper Collins Noir

Sous terre, James Delargy

Mamma Mia de Serena Giuliano aux éditons Pocket

Mamma Maria, Serena Giuliano

De mon plein gré de Mathilde Forget aux éditions Grasset

De mon plein gré, Mathilde Forget

La Datcha d’Agnès Martin-Lugand aux éditions Michel Lafon

La datcha, Agnès Martin-Lugand