Bilan Octobre 2021

2021, Bilan

Octobre : Mois qui marque le changement d’heure et la nuit dès 17h, la saison du vin chaud et des bonbons d’Halloween, des soirées devant les feux de cheminés.

Artifices de Claire Berest est disponible aux éditions Stock

L’art comme moyen d’expression. L’écriture au service de l’art. Cela nous donne l’entêtant Artifices de Claire Berest, lecture toute en nuances de lumière et de noirceur.

Une bête au Paradis de Cécile Coulon est disponible aux éditions le livre de poche

Une bête au Paradis, Cécile Coulon

Je découvre Cécile Coulon avec Une bête au Paradis et j’ai été littéralement transportée par sa plume, précise, qui nous emmène au cœur de l’intrigue dès les premières lignes et qui nous subjuguent au point de regretter que sa lecture soit déjà finie. Un vrai coup de cœur.

Sœurs de Daisy Johnson est disponible aux éditions Stock

Sœurs, Daisy Johnson

Avec Sœurs, Daisy Johnson signe un roman puissant sur la relation fusionnelle de deux sœurs, à l’orée de leur vie d’adulte. Puissant et noir à souhait. Une lecture comme je les aime tant.

Seule en sa demeure, Cécile Coulon est disponible aux éditions l’Iconoclaste

Seule en sa demeure, Cécile Coulon

J’ai eu un coup de cœur pour la plume de Cécile Coulon avec Une bête au Paradis. J’ai adoré la retrouver avec Seule en sa demeure, dans un genre différent, mais avec des thèmes forts, omniscients, qui me plaisent et m’hypnotisent, comme la place centrale d’un lieu dont on ne peut se défaire, dont on ne veut se défaire.

Artifices – Claire Berest

2021, Rentree Litteraire

Artifice : (nom masculin) Moyen habile visant à cacher la vérité, à tromper sur la réalité. Mais également objet contenant une composition pyrotechnique et dont l’agencement ingénieux permet l’obtention d’un effet déterminé. Quand les deux définitions sont combinées cela donne parfois des étincelles inappropriées, qui nous font perdre pied.

Artifices. Ce mot me vient souvent en tête quand je me prépare devant ma glace, en appliquant mon mascara sur mes yeux ou en m’enroulant dans mon parfum – littéralement, c’est mon doudou olfactif du quotidien. Parce que sans je me sens nue, mais je n’en ai pas un besoin impérieux. Si ce n’est me présenter sous un meilleur jour. Ou mon pire, car j’aime accentuer le style panda de mes cernes naturelles lorsque je suis de mauvaise humeur. De la même manière quand je choisis mes tenues avec soin, cette pensée fugace me transperce parfois : et si tout ceci reflétait une image qui ne correspond pas à celle que je suis vraiment ? J’ai tendance à trop réfléchir à peine caféinée.

Artifices. Outre les pérégrinations matinales de mon esprits, ce mot s’associé inexorablement à l’été. A son quatorze Juillet. A son quinze aout. A une plage, à la mer. Aux vacances et aux premières veillées. Aux vacances et aux premières nuits blanches. A ce spectacle qui impressionne les touts petits, émerveille leurs aînés.

Artifices. Le titre du dernier roman de Claire Berest, qui a rêvé en moi un besoin, celui de la lire à nouveau. Cette plume, fluide et sans artifices, mais pleine de couleurs. « Abel Bac, flic solitaire et bourru, évolue dans une atmosphère étrange depuis qu’il a été suspendu. Son identité déjà incertaine semble se dissoudre entre cauchemars et déambulations nocturnes dans Paris. Reclus dans son appartement, il n’a plus qu’une préoccupation : sa collection d’orchidées, dont il prend soin chaque jour. 
C’est cette errance que vient interrompre Elsa, sa voisine, lorsqu’elle atterrit ivre morte un soir devant sa porte. 
C’est cette bulle que vient percer Camille Pierrat, sa collègue, inquiète de son absence inexpliquée. 
C’est son fragile équilibre que viennent mettre en péril des événements étranges qui se produisent dans les musées parisiens et qui semblent tous avoir un lien avec Abel. 
Pourquoi Abel a-t-il été mis à pied ? 
Qui a fait rentrer par effraction un cheval à Beaubourg ? 
Qui dépose des exemplaires du Parisien où figure ce même cheval sur le palier d’Abel ? 
À  quel passé tragique ces étranges coïncidences le renvoient-elles ? « 

L’art comme moyen d’expression. L’art comme catharsis. L’art comme point central de l’intrigue. Comme fil d’ariane de cette enquête aux atours policiers. L’art comme thérapie, pour s’absoudre d’un drame dont on est en rien responsable mais dont on porte la culpabilité, le poids des années. L’art comme moyen de tourmenter un inconnu qu’on accable de tous les maux. De tout ses maux.

L’art comme moyen d’expression. L’écriture au service de l’art. Cela nous donne l’entêtant Artifices de Claire Berest, lecture toute en nuances de lumière et de noirceur.

Bonne lecture à vous !

Artifices de Claire Berest est disponible aux éditions Stock

La passion aux mille couleurs

Biographie

Passion : (nom féminin) Amour intense. Enflammé et romanesque. Amour qui pose un filtre arc en ciel sur le monde qui nous entoure, en occultant bien évidemment le noir. Amour aux mille couleurs, qui nous fait passer par toute une palette d’émotion amplifiée. Mais sans passion, point de vie qui ne vaille d’être vécue. Ne serait-ce qu’une fois au moins. 

Rien n'est noir, Claire Berest

De Frida Kahlo, je ne connaissais que peu de choses. Son visage et son art. De loin. Assez pour ne pas être trop inculte aux Trivial Pursuit mais trop peu pour connaître l’artiste, la femme. De Claire Berest, je connaissais un roman biographique, Gabriële, écrit à quatre mains avec sa sœur Anne. Roman que j’avais dévoré et beaucoup aimé.

La rencontre avec la Frida de Claire a enfin eu lieu, et ce fut un feu d’artifice de couleurs, plus chatoyantes et éclatantes les unes des autres. La vie d’une femme hors du commun, d’une âme forte, qui exprime ses frustrations, ses désirs et ses failles par l’art nous est dépeinte dans Rien n’est noir: « À force de vouloir m’abriter en toi, j’ai perdu de vue que c’était toi, l’orage. Que c’est de toi que j’aurais dû vouloir m’abriter. Mais qui a envie de vivre abrité des orages? Et tout ça n’est pas triste, mi amor, parce que rien n’est noir, absolument rien.
Frida parle haut et fort, avec son corps fracassé par un accident de bus et ses manières excessives d’inviter la muerte et la vida dans chacun de ses gestes. Elle jure comme un charretier, boit des trempées de tequila, et elle ne voit pas où est le problème. Elle aime les manifestations politiques, mettre des fleurs dans les cheveux, parler de sexe crûment, et les fêtes à réveiller les squelettes. Et elle peint. Frida aime par-dessus tout Diego, le peintre le plus célèbre du Mexique, son crapaud insatiable, fatal séducteur, qui couvre les murs de fresques gigantesques.»

Le Bleu. Un accident à l’aube de sa vie de Femme. A l’aube des études de Médecine qu’elle avait entrepris. Un accident qui a brisé un corps mais a fini de forger une artiste. Qui trouve dans son art la force de vivre et de continuer malgré tout. De séduire, d’aimer, être aimée. De vivre comme lorsqu’on a vingt ans.

Le Rouge. La rencontre d’une vie. Celle de l’âme sœur. De l’alter ego artistique, de vingt ans son aîné, de deux fois sa taille. Pourtant ce sera elle qu’on remarquera le plus. Pour Diego Riviera, elle vivra un mariage fait de folle passion et d’infidélité. D’asservissement et de liberté.

Le jaune. L’apogée de cette relation tumultueuse. De cette vie d’artiste. La rupture. Et tel le phénix, renaître de ces cendres. Et recommencer. Car rien n’est noir, réellement rien.

Rien n’est noir de Claire Berest est à l’image de son auteure, solaire. Ce roman biographique m’a fait voyager dans la vie d’une femme et artiste hors du commun, qui a su sortir des carcans et s’offrir une vie de glissement. Embrassant pleinement la beauté et la douleur que cela implique.

Belle lecture à vous !

Rien n’est noir de Claire Berest est disponible aux Editions Stock