William Wallace mais pas que

Feel Good
Révolution : (Nom féminin) agitation soudaine et passagère, provoquée dans le public par un fait inhabituel. Ou quand la ville d’un garçonnet de 6 ans est perturbé par l’arrivée d’un petit frère ressemblant plus à son psychiatre qu’à son papa.

Asseyons nous tous en rond et parlons Ecosse vous voulez bien !

J’ai pour l’Ecosse un attachement particulier. Pays de cœur post Erasmus qui me rappelle ma verte et tempétueuse Bretagne. De ce pays, je ne connaissais peu ou rien au départ. Si ce n’est un Willian Wallace charismatique sous les jeunes traits de Mel Gibson, et sa terrible soif de liberté.

La particularité de ce pays haut perché ? Il y fait bon vivre et les râleurs n’ont pas franchi les frontières. On y jouit d’une douceur de vie et d’une langueur peu commune, même au sein de sa capitale, Édimbourg. Le château gothique surplombant la ville de son ombre imposante ainsi que la nuit tombante à 15 h 00 en plein hiver sont des atouts charmes supplémentaires.  Mon imaginaire allait galopant, et je m’imaginais l’aridité des Landes chères aux sœurs Brontë.

De cet attachement particulier, j’ai gardé une curiosité pour ce pays. Il n’en fallait pas bien plus pour jeter mon dévolu sur les Chroniques d’Edimbourg d’Alexander McCall Smith. Voici un petit aperçu du quatrième de couverture du premier volume, 44 Scotland Street : « Au 44 Scotland Street, dans le quartier Bohème d’Edimbourg, la vie frémit à tous les étages. Entre Bruce, jeune Apollon aussi narcissique que séduisant, la vieille Macdonald, une excentrique en mal de ragots et le petit Bertie, enfant prodige, Pat, découvre sa nouvelle famille. Des chroniques inoubliables empreintes de tendresse et d’humour so british ! »

Mon seul regret est que seulement sept des douze tomes ne soient publiés en français, et ce, au compte gouttes. Pourtant rien de transcendant dans l’intrigue, que ce soit dans le fond ou dans la forme. Nous suivons la vie de quelques personnages hauts en couleur qui n’ont comme seul point commun de vivre dans le même immeuble.

Deux personnages tirent leur épingle du jeu à mes yeux. Le jeune Bertie, petit prodige s’il en est , cherchant à s’émanciper d’une mère forgée de principes d’un autre temps. Il cherche la liberté aux côtés de truands de Glasgow qui l’ont pris en affection et de ses lectures sur Baden Powell. Je dois d’ailleurs vous dire que le scoutisme n’a plus aucun secret pour moi.  Le second est Cyril, chien édenté à la dent dorée du peintre Angus Lordi. Un personnage qui ne manque pas de mordant !

Nous suivons ainsi la vie quotidienne de quelques personnes au cœur d’un joli quartier qui prête à la poésie. La cerise sur le gâteau de cette petite merveille pittoresque est le ton caustique et l’humour grinçant de l’auteur.

Je ne saurai trop vous conseiller de plonger dans ces chroniques d’Edimbourg, accompagné d’un thé fumant et d’un scone beurré.

Belle lecture à vous ! 🎈

Les Chroniques d’Edimbourg d’Alexander Mc Call Smith sont disponibles aux Editions 10/18.

Une jeune fille frivole

Feel Good

Réécriture : (Nom féminin) adaptation d’un texte dans le but de l’améliorer. Pas que les textes de Jane Austen en aient réellement besoin, mais une transposition contemporaine, si elle bien menée, est toujours la bienvenue.

Mieux que Cendrillon, j’ai su garder mes deux souliers !

De Jane Austen, je n’ai lu que deux de ses six romans, Orgueils et Préjugés ainsi que Raisons et Sentiments. Ma préférence va au premier, et telle Bridget Jones, la gaine en moins, je voue un certain culte à Darcy. Grâce aux éditions limitées illustrées de Margaux Motin, Persuasions devrait rejoindre les rangs très bientôt !

D’Alexander Mc Call Smith, je ne connais que les chroniques d’Edimbourg, doux panflet satyrique sur les contemporains de l’auteur, attirés par le gel pour cheveux aux clous de girofle ainsi que le tofu en passant par Baden Powell. Un bijou dont je vous reparlerai très bientôt, qui m’a permis d’en apprendre plus sur mon pays de cœur.

Prenez ces deux auteurs aux flegme et second degré britanniques, ajoutez un zeste d’humour et d’amour des situations cocasses, mélangez ces deux plumes séparées de presque deux siècles et vous obtenez une version d’Emma, contemporaine et bien écrite, fraîche et plaisante, malicieusement nommé Les Aventures D’une Jeune Fille Frivole. Je vous laisse en juger par vous-même avec le quatrième de couverture : « Fraîchement diplômée de l’université, persuadée que, désormais, elle sait tout de la vie, la jeune Emma Woodhouse revient habiter dans la maison familiale, à la campagne. Riche et un peu snob, Emma s’entoure d’une cour d’amis qu’elle mène à la baguette. Elle organise des dîners, joue les entremetteuses et donne des leçons à tout le monde. Emma manipule les uns et les autres… au risque que ses petites manœuvres se retournent contre elle. Et pour quelqu’un qui croit tout savoir, Emma connaît bien mal son propre cœur. Une personne va en effet ébranler la confiance indestructible de la jeune femme : son ami et voisin, l’impénétrable George… »

Il y a chez Emma Wodhouse quelque chose de légèrement désuet, d’ancien riche dans les manières. Dans toute ma lecture, je n’ai eu de cesse de chercher la part d’Austen dans son caractère. Exercice épineux. Même s’il est vrai que l’on rencontre chacun des stéréotypes dont elle aimait à se moquer dans les portraits des personnages brossés. En effet, il n’est pas coutume pour moi de lire des « adaptations ». Certes, il me plaît à les voir sur grands écrans, car après la littérature, le cinéma est ma seconde passion. Mais cela devait faire dix ans que je ne m’étais pas prêtée à cet exercice – Barjavel et Chretien de Troyes autour d’une table ronde encombrée mais agréable -, même s’il est vraiment plaisant.

N’ayant pas lu l’original, je ne saurais dire si Mc Call Smith a su (re)donner ses lettres de noblesse à la Emma d’antan. Toutefois, moi, j’ai pris plaisir à aimer la contemporaine, qui m’a rappelé que mon amour pour Jane Austen est en partie lié au modernisme de ses écrits.

En bref, quand deux de mes auteurs anglo-saxons préférés se rencontrent au détour d’une héroïne, cela crée de jolies étincelles,

Belle lecture à vous ! 🎈

Emma ou les aventures d’une jeune fille frivole d’Alexander McCall Smith est disponible aux editions City.