A la lumière du petit matin – Agnès Martin-Lugand

Feel Good

Bonheur : (nom masculin) État de satisfaction complète, stable et durable. Ou l’effet que me procure chacun des écrits d’Agnès Martin-Lugand.

Lire allongée sur son carrelage, un concept !

J’ai découvert Agnès Martin-Lugand il y a maintenant trois ans avec Les Gens Heureux Lisent et Boivent du Café. Ce titre m’avait intriguée, moi grande consommatrice de café et de littérature ! Sur les conseils d’une amie, je m’étais lancée dans cette lecture. Qui m’a littéralement bouleversée. Tant par le sujet  – peuton guérir après la perte d’un enfant – que par la manière dont il est traité. L’espoir pointe le bout de son nez au fil des pages et jamais on ne sombre dans le pathos. C’est beau, et cathartique. Cette lecture m’avait mis du baume au cœur et à l’âme. Depuis, je n’ai de cesse de guetter les nouveautés dans ma librairie de quartier, dans l’espoir de lire à nouveau cet auteur chéri.

Il y a quelques semaines maintenant, je suis tombée nez à nez avec le petit dernier, A La Lumière du Petit Matin. Comme à l’accoutumée, je suis subjuguée par la photo de couverture, en noir et blanc, qui a dû être choisie avec soin. J’en ai sincèrement le sentiment, car elle en dévoile toujours des traits de caractère du personnage principal. A noter que ce dernier est toujours féminin ! Le quatrième de couverture quant à lui complète l’ébauche d’intrigue que j’ai d’ores et déjà commencé à m’imaginer  : »À l’approche de la quarantaine, Hortense se partage entre son métier de professeur de danse et sa liaison avec un homme marié. Elle se dit heureuse, pourtant elle est peu à peu gagnée par un indicible vague à l’âme qu’elle refuse d’affronter jusqu’au jour où le destin la fait trébucher. Mais ce coup du sort n’est-il pas l’occasion de raviver la flamme intérieure qu’elle avait laissée s’éteindre ? »

Plus jeune, je voyais la quarantaine comme un âge avancé, dans lequel on devait se plier à la vie qu’on s’était tracée. En mûrissant, car oui je ne vieillis pas, j’ai compris que l’âge ne définit en rien notre vie. Et que l’amour et la passion ne sont pas l’apanage de la jeunesse. Loin de là. Car c’est de cela dont il est question, vivre sa vie passionnément et en payer le prix fort.

Pourtant, même si l’intrigue semble convenue, l’auteure ne tombe pas dans les clichés des conséquences d’une relation adultérine. Elle essaie bien au contraire, et ce, avec brio, d’en livrer avec pudeur et sans jugements les dégâts que cela peut causer sur une femme, dont le monde repose sur un équilibre précaire. Le corps comme point de rupture. Difficile à affronter quand ce corps est l’instrument de toutes les passions.

Joli choix d’ailleurs que le prénom d’Hortense pour notre héroïne, qui au fil des pages, au printemps de sa vie, après un hiver particulièrement rigoureux, va s’épanouir et se reconstruire. Même si je lui préfère la Bretagne, c’est le Sud qui sera le théâtre de cette thérapie. Avec la danse, présente en filigrane, à chaque pas et entrechats d’Hortense.

Je n’en livrerai pas plus, de peur de vous gâter le plaisir, mais que vous découvriez ou aimiez déjà Agnès Martin-Lugand, sachez que vous allez passer un beau moment.

Belle lecture à vous ! 🎈

A la lumière du petit matin d’Agnès Martin Lugand est disponible aux Editions Michel Lafon.