« Il ne faut pas avoir peur du bonheur, c’est un juste un bon moment à passer. » Romain Gary. Il n’est pas toujours simple de savourer ces instants, aussi fugaces puissent ils être, qui nous rendent légers, heureux. Il est parfois plus facile de se complaire dans son malheur. Par facilité, si on a touché le fond, il n’est décemment pas envisageable de continuer à creuser. Mais le bonheur, fragile quant à lui, peut nous être enlevé aisément.

J’ai longtemps été une pessimiste patentée. Une rechute arrive de temps à autre, mais c’est un vice dont je me suis défait. Il m’était plus facile de voir le verre à moitié vide, disant à qui voulait l’entendre que cette posture évitait la déception. Je pense que j’essayais surtout de me convaincre moi-même, de me protéger d’une certaine manière. Une humeur maussade en guise de carapace. Mes amis sont vraiment des personnes merveilleuses.
Apprendre à ne plus avoir peur de profiter de chaque moment de joie, de bonheur, sans craintes aucunes n’est pas une mince affaire pour tout le monde. On s’entête à se croire inapte à la vie en société. Indigne de ses amis, de sa famille. Blessé par un deuil, une perte lourde à porter, qui définit nos vies fragiles pour un instant qui restera gravé. C’est le cas d’Iris, Jeanne et Théo. Trois âmes blessées, en quête de leur salut. Le but et le moyen sera le même, mais leur rédemption leur appartient à chacun, dans ce qu’ils ont et qu’ils sont de plus intime.
Bienvenue dans le dernier roman de Virginie Grimaldi, il nous restera ça : « À 33 ans, Iris trimballe sa vie dans une valise. Théo, 18 ans, a peu de rêves, car ils en foutent partout quand ils se brisent. À 74 ans, Jeanne regarde son existence dans le rétroviseur.
Rien ne les destinait à se rencontrer. Quand le hasard les réunit sous le même toit, ces trois êtres abîmés vont devoir apprendre à vivre ensemble. La jeune femme mystérieuse, le garçon gouailleur et la dame discrète se retrouvent malgré eux dans une colocation qui leur réserve bien des surprises. C’est l’histoire de trois solitudes qui se percutent, de ces rencontres inattendues qui sonnent comme des évidences. »
L’intrigue se déroule dans un quartier qui m’est familier, le dix-septième arrondissement de Paris, où j’aimais à flâner le weekend et le soir lorsque j’étais encore parisienne. Même si l’imagination aide à se construire des décors, le fait de connaître certain lieux permet d’avoir une lecture qui se rapproche d’un visionnage de film. Ne me manquait que le popcorn et je me serai réellement cru en salle obscure.
Trois personnages aux antipodes. Par leur âge, leur histoire, leur essence. Trois personnages attachants parce qu’abimés, sauvages parce qu’habitué à une solitude qui les protège. Trois personnages qui vont apprendre à cohabiter, à s’écouter, à s’apprivoiser, à s’ouvrir aux autres. Et surtout à se faire confiance et à aimer, sans avoir peur.
La force de Virginie Grimaldi est de rendre belle toute situation. De rendre plus léger les drames par un maniement de la langue et de l’humour que j’affectionne particulièrement. Parce qu’on peut rire de tout et parce que la lumière se succédera inexorablement à la nuit.
J’avais eu un coup de cœur il y a quelques années pour Il est grand temps de rallumer les étoiles, et d’une certaine façon je retrouve les ingrédients qui m’avaient plu, à commencer par Jeanne – même si j’avais oublié son prénom, je dois bien vous le concéder. Il nous restera ça est un roman solaire, une ode à l’entraide et à la bienveillance. Un roman doudou qui fait l’effet d’un baume tout doux.
Belle lecture à vous !
Il nous restera ça de Virgnie Grimaldi est disponibles aux éditions Fayard
Gros coup de coeur pour moi.
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J’étais mitigée quant aux deux précédents mais celui là est vraiment bien !
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Je pense que ce sera l’une de mes prochaines lectures. Un moment à savourer par exemple dans ce futur week-end prolongé… Émotions promises… et garanties ?
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