« C’est une question de respect. » se plaît souvent à dire Darlene Snell dans Ozark. Pourquoi une citation de cette série ? Que viennent faire ici les Read necks et les trafiquants d’opium ? Parce que je suis plongée dans ses affres en ce moment. Que de facto j’ai superposé l’image de cette ville, enclavée entre monts et lacs à celle de Mount Pleasant. Et que c’est une question de respect que de trouver le coupable réel, à l’instar d’une partie de Cluedo.

Certains lieux peuvent revêtir un pouvoir, propre à soi, à son expérience, à son vécu. Ainsi cela va faire trente-cinq ans – je pars du principe que j’ai de la mémoire depuis le premier jour pour compenser mon manque de capacité en soustraction – que lorsque j’emprunte la corniche qui mène de Morlaix à Carantec, je me sente légère, en vacances, littéralement de ma vie quotidienne et de mes tracas. A contrario, la gare Montparnasse a désormais pour moi un effet crispant, synonyme de stress, de veine palpitante sur le front et d’œil qui cligne tout seul. Alors qu’il y a douze ans, ma valise et moi même étions si heureuses d’y mettre les pieds.
Certains livres peuvent me procurer cet effet réconfortant, parce que je sais à quoi m’attendre et que leur lecture à sur moi un pouvoir enveloppant. Une bulle hors du temps, quelques heures qui s’égrènent différemment. Et c’est ainsi que j’ai retrouvé un moment un vieil ami, de longue date maintenant, Marcus Goldman, protagoniste principal de l’Affaire Alaska Sanders : « Avril 1999. Mount Pleasant, une paisible bourgade du New Hampshire, est bouleversée par un meurtre. Le corps d’une jeune femme, Alaska Sanders, est retrouvé au bord d’un lac. L’enquête est rapidement bouclée, la police obtenant les aveux du coupable et de son complice.Onze ans plus tard, l’affaire rebondit. Le sergent Perry Gahalowood, de la police d’État du New Hampshire, persuadé d’avoir élucidé le crime à l’époque, reçoit une troublante lettre anonyme. Et s’il avait suivi une fausse piste ?L’aide de son ami l’écrivain Marcus Goldman, qui vient de remporter un immense succès avec La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert, inspiré de leur expérience commune, ne sera pas de trop pour découvrir la vérité.«
Un meurtre résolu depuis plus de dix ans. Un homme enfermé depuis tout ce temps pour un crime qu’il dit ne pas avoir commis. Une fois sorti de prison, on apprend que c’est finalement lui le tueur. Fin. Cela aurait pu être l’intrigue classique, telle que mise en scène à mainte reprise dans les romans et autres thrillers psychologiques sur grand écran.
Mais c’est là qu’est la force de Joel Dicker, de casser les codes, de faire douter le lecteur quant aux vérités acquises, de brouiller les pistes et de nous perdre dans des détails importants, même si insignifiants de prime abord. C’est d’ailleurs un simple détail qui perdra le coupable, et c’est cela que j’affectionne dans ce genre de cold case.
L’affaire Alaska Sanders via en outre clore la trilogie autour de l’auteur Marcus Goldman, de son parcours initiatique d’écrivain , de sa mue en tant qu’homme, de ses blessures intimes qui ont trouvé un pansement, universel, qu’est le temps.
Comme à chaque fois, mon avis est totalement subjectif, et propre à mes goûts, mes émotions, mes moments de vies et le besoin de lecture associée. Et comme à l’accoutumé, le roman de Joel Dicker a fait office de cabane impénétrable le temps de quelques heures.
Bonne lecture à vous !
L’affaire Alaska Sanders de Joël Dicker est disponible aux éditions Rosie & Wolfe
Merci Cécile 🙏
Je vais m’empresser de lire ce livre de Joël Diker, bonne soirée.
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