Artifices – Claire Berest

2021, Rentree Litteraire

Artifice : (nom masculin) Moyen habile visant à cacher la vérité, à tromper sur la réalité. Mais également objet contenant une composition pyrotechnique et dont l’agencement ingénieux permet l’obtention d’un effet déterminé. Quand les deux définitions sont combinées cela donne parfois des étincelles inappropriées, qui nous font perdre pied.

Artifices. Ce mot me vient souvent en tête quand je me prépare devant ma glace, en appliquant mon mascara sur mes yeux ou en m’enroulant dans mon parfum – littéralement, c’est mon doudou olfactif du quotidien. Parce que sans je me sens nue, mais je n’en ai pas un besoin impérieux. Si ce n’est me présenter sous un meilleur jour. Ou mon pire, car j’aime accentuer le style panda de mes cernes naturelles lorsque je suis de mauvaise humeur. De la même manière quand je choisis mes tenues avec soin, cette pensée fugace me transperce parfois : et si tout ceci reflétait une image qui ne correspond pas à celle que je suis vraiment ? J’ai tendance à trop réfléchir à peine caféinée.

Artifices. Outre les pérégrinations matinales de mon esprits, ce mot s’associé inexorablement à l’été. A son quatorze Juillet. A son quinze aout. A une plage, à la mer. Aux vacances et aux premières veillées. Aux vacances et aux premières nuits blanches. A ce spectacle qui impressionne les touts petits, émerveille leurs aînés.

Artifices. Le titre du dernier roman de Claire Berest, qui a rêvé en moi un besoin, celui de la lire à nouveau. Cette plume, fluide et sans artifices, mais pleine de couleurs. « Abel Bac, flic solitaire et bourru, évolue dans une atmosphère étrange depuis qu’il a été suspendu. Son identité déjà incertaine semble se dissoudre entre cauchemars et déambulations nocturnes dans Paris. Reclus dans son appartement, il n’a plus qu’une préoccupation : sa collection d’orchidées, dont il prend soin chaque jour. 
C’est cette errance que vient interrompre Elsa, sa voisine, lorsqu’elle atterrit ivre morte un soir devant sa porte. 
C’est cette bulle que vient percer Camille Pierrat, sa collègue, inquiète de son absence inexpliquée. 
C’est son fragile équilibre que viennent mettre en péril des événements étranges qui se produisent dans les musées parisiens et qui semblent tous avoir un lien avec Abel. 
Pourquoi Abel a-t-il été mis à pied ? 
Qui a fait rentrer par effraction un cheval à Beaubourg ? 
Qui dépose des exemplaires du Parisien où figure ce même cheval sur le palier d’Abel ? 
À  quel passé tragique ces étranges coïncidences le renvoient-elles ? « 

L’art comme moyen d’expression. L’art comme catharsis. L’art comme point central de l’intrigue. Comme fil d’ariane de cette enquête aux atours policiers. L’art comme thérapie, pour s’absoudre d’un drame dont on est en rien responsable mais dont on porte la culpabilité, le poids des années. L’art comme moyen de tourmenter un inconnu qu’on accable de tous les maux. De tout ses maux.

L’art comme moyen d’expression. L’écriture au service de l’art. Cela nous donne l’entêtant Artifices de Claire Berest, lecture toute en nuances de lumière et de noirceur.

Bonne lecture à vous !

Artifices de Claire Berest est disponible aux éditions Stock

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