« L’eau galope quand elle bout, contrairement à l’huile qui est bouillante tranquille » d’après La cuisine de Caroline, de Caroline Haedens. L’on dit de certains enfants facétieux qu’il faut les surveiller comme le lit sur le feu – et dieu si je me rappelle de ma première purée mousseline faite par mes soins et du débordement de lait sur la gazinière -, pourtant, dans le cas de Louise Lemarié, c’est un bouillonnement tranquille et sourd qui coule dans ses veines, dans son être.

De part mon lycée, j’ai découvert l’existence des rallyes et d’une certaine caste aristocratique qui ne jurait que par ces événements pour trouver leur prétendants, respectant séant tous les critères à cocher selon Papa Maman. Même si cela inclue des incartades à côté. Même si cela inclut de vivre dans une hypocrisie sociale. J’étais à l’écart de ces quelques spécimens sur liste depuis leur naissance comme prétendants à un mariage dont ils ne voulaient que par formatage.
En faisant la connaissance de Pierre-Armand Foucher et de Louise Lemarié, personnages centraux du roman de Stéphane Hoffmann On ne parle plus d’amour, je suis retournée quelques années en arrière. La caste Brestoise ayant fait place pour cette fiction, à celle vannetaise, qui ne semble pas en reste dans la recherche d’apparat.
Louise pourtant vient troubler ses rigides fiançailles, en faisant l’amour à un autre, Guillaume, dont elle tombe sous le charme quasi immédiatement. Menaçant ainsi de faire vaciller l’équilibre précaire de sa jeune vie, ce dont elle n’a que peu conscience. « Louise et Guillaume ne parlent plus d’amour, ils le font. Pourtant, Louise doit épouser dans quelques mois un homme riche qu’elle méprise, quand Guillaume tente de se relever d’un chagrin où il a cru mourir. Leur passion bouleverse tout dans cette petite villégiature de Bretagne où s’agite une société qui ne croit qu’au champagne, aux régates, aux jardins, aux bains de mer et autres plaisirs de l’été. »
Nous sommes dans la campagne Vannetaise le temps d’un été. Entre Père et Mère Entre terre et mer. Entre régates et affaires notariales. Dans la fulgurance d’une rencontre, de rencontres. Celle de Louise et de Guillaume. Celle d’une génération de parvenues et d’aristocrates au long court. Il ne s’y passe absolument rien, si ce n’est quelques drames familiaux et financiers, dont on se joue, dont on rit. Drames qui sont tout au plus un amusement, une distraction dans la torpeur estivales. La paraître triomphant de l’être au final.
Je retrouve avec On ne parle plus d’amour ce qui m’avait plus dans les Belles Ambitieuses, une langueur et une paresse décrite chez les hommes, qui laissent aux femmes – et ceux bien malgré eux – l’occasion de grandir, de murir, et de prendre l’ascendant tout en finesse. Une lecture plaisante que nous offre Stéphane Hoffmann, qui permet de prolonger de quelques jours les vacances en ce mois de Septembre.
Bonne lecture à vous !
On ne parle plus d’amour de Stéphane Hoffman est disponible aux éditions Albin Michel
Une réflexion sur “On ne parle plus d’amour – Stéphane Hoffman”