Monteur : (nom masculin) Spécialiste chargé(e) du montage des films. L’artiste de l’ombre sans qui des heures de tournage et prises de vues ne sauraient être mises en lumière, correctement raccordées. Le deus ex machina qui voit le subtil détail qui peut transcender un instant et mettre ainsi le point final à un chef d’œuvre. Qui voit le subtil détail que même un metteur en scène ne saurait plus apprécier. Qui voit la vérité nue derrière le jeu. Qui de mieux placé dans ce cas, pour déceler les véritables motifs d’un meurtre derrière ceux fantasmés d’un autre ?

Le cinéma et moi. Une histoire d’amour qui date et qui dure. Même si au contraire de Rachel et Ross, nous faisons un break quelque peu forcé cette année. Car les films nouveaux je ne sais les voir que sur grand écran. Sinon, ma patience est moindre, je baille, me disperse, jusqu’à oublier ce que je suis en train de faire. Comme pour la littérature, j’ai mes thèmes de prédilection. Et mes réalisateurs chouchous. Tarantino pour ne citer que lui. Et des répliques cultes apprises par cœur. Voire toutes les répliques, pour certains films. Et finir par associer Las Vegas aux chauves souris.
Le cinéma et moi. Des kilos de popcorn engloutis, des avants premières aux acteurs tout sourires, les premières séances de journée où l’on est seul au monde, les dernières séances bondées du dernier film à la mode. Un film qui m’a valu de m’assoupir – Michael Clayton de Tony Gilroy. Un fou rire si fort et impromptu que j’ai du quitter la salle – Les Misérables de Tom Hooper – et un autre où je me suis fais rabrouer à base de chut énervé – The Tree of Life de Terence Malick. Et bien d’autres encore, qui m’ont valu de pleurer à ne plus pouvoir m’arrêter, de rire à gorge déployé, d’enquêter ou de m’énerver, et qui ont mené à d’intarissables débats ou encore des silences convenus.
Le cinéma et moi. Une histoire d’amour sans fin, tout comme celle que je mène avec la littérature. Alors quand les deux mondes se croisent, je ne peux être qu’attentive et prête à une nouvelle découverte. Je ne parle guère d’adaptation qui sont souvent en deça de mes attentes, mais du cinéma qui grise les pages blanches d’un manuscrit. Des décors et des dessous d’un film. Du film comme décor d’un livre. Cette inversion des rôles qui prouve si tant est qu’il faille encore le faire la complémentarité de ces deux arts. Et quoi de mieux qu’un thriller pour ce faire. Je veux parler ici Des filles mortes ne sont pas aussi jolies d’Elizabeth Little. « Au départ, elle n’a rien d’une enquêtrice. Timide, un brin asociale, elle s’efforce d’éviter les ennuis. Marissa Dahl est surtout une étonnante monteuse de films. Engagée sur un long métrage dont le tournage a lieu sur Kickout Island, elle fait la connaissance du metteur en scène Tony Rees, réputé pour son comportement tyrannique. Très vite, elle comprend que quelque chose ne tourne pas rond : une atmosphère de secrets et de paranoïa, des acteurs persécutés… Le film reconstitue une histoire vraie, celle du meurtre non élucidé, vingt ans plus tôt, de Caitlyn Kelly. Pourquoi un tel projet ? Marissa n’en sait pas assez. Elle veut en savoir plus, bientôt elle en saura trop. Alors, il sera trop tard pour revenir en arrière…«
Un tournage de film sur une ile perdue. Un mystérieux scénarios autour d’un meurtre non élucidé. Un coupable tout désigné. Des adolescentes biberonnés au club des 5. Une anti héroïne par excellente qui est plus proche d’un Sheldon Cooper que d’une vamp hollywoodienne. Un navy SEAL. Un hôtel comme terrain de jeu. Le huis clos est planté, et les possibilités nous semblent infinies.
La promesse était belle sur le papier mais pas à la hauteur de mes attentes placée bien trop haut. Il faut dire que lorsque votre premier roman s’avère être un page turner qui reste en tête quelques années après, il n’est pas mince affaire de rivaliser avec soi-même. L’intrigue met un temps monstre a se dessiner, les contours à se former, tant nous sommes focaliser sur la narratrice et ses états d’âmes atypiques. Nous avons quelques flashes forward par transcription de podcast interposé qui n’apporte pas grande matière à la résolution des mystères ambiants. Je m’attendais à un enchevêtrement de l’intrigue plus complexe, comme cela avait été le cas avec le précédant roman de l’auteure, Les Réponses. Mais rien de tel, nous sommes sur une intrigue linéaire qui ne fait que peu de vague.
Bien que divertissante, ma lecture des Filles mortes ne sont pas aussi jolies d’Elizabeth Little ne me laissera malheureusement pas un souvenir impérieux. Je m’attendais à plus de retors et de faux semblants, à l’instar de son premier roman.
Bonne lecture à vous !
Les filles mortes ne sont pas aussi jolies, d’Elizabeth Little est disponible aux éditions Sonatine