Adolescence : (nom féminin) L’adolescence est une période de la vie marquée par d’importants changements , qui représente le passage entre l’enfance et l’âge adulte. Une période de fragilité et de perte de repères où le masque de l’innocence vient peu à peu à se fissurer pour disparaître totalement. C’est peut être cela après tout la crise d’adolescence, cette claque trop forte qu’est l’entrée tant attendue dans le monde des adultes, sans vraiment en faire parti.

Jim Morisson et moi c’est une longue histoire d’amour. Certes j’avais 4 ans quand le film éponyme est sorti, mais notre rencontre à titre posthume n’en a été que plus forte. Vers la vingtaine, quand j’ai entamé ma crise d’adolescence à rebours. Elle aussi n’en a été que plus intense, plus vibrante. Et plus déjantée surtout, que celle que j’aurais sagement pu voire dû faire, comme tout le monde, à treize ans.
Les années collèges, celles où l’on commence à regarder les garçons différemment, à les trouver attrayants malgré leurs appareils dentaires et leurs voix qui mue. Ajouter à cela quelques peu d’acnés et des lunettes de myope, et vous plongez dans le paroxysme de l’âge ingrat. Celui où nous n’avons de cesse de nous juger, nous comparer, voire même nous détester. Celui où nous sommes jaugés malgré nous, dans une caste pré établie. Les populaires, les intellos, les branchés, les nerds (les geeks n’étaient pas encore sexy à l’époque.) Quelques changements pouvaient être opérés, à l’arrivée de la dernière paire de chaussures en vues ou du manteau qu’il fallait avoir si on voulait être trop cool et dans le moule. Pour ma part, l’uniforme de mes années collège a été salopettes larges, baggys, hood et doc martens – Nous n’avions pas encore atteint le summum en terme de look – avant d’enfiler celui bien plus traditionnel du lycée.
Un temps que les moins de vingt ans n’ont pas pu connaitre, celui du téléphone fixe, du lecteur cassette et de la colle Cléopâtre, à la texture crémeuse d’un dessert. Bienvenue dans l’année des treize ans de Caroline, l’héroïne d’Adèle Bréau de L’odeur de la colle en pot : « 1990. Autour de l’unique téléphone fixe de la maison se chuchotent les secrets d’une famille en plein chaos : la fuite du père, le chagrin de la mère et les tourments adolescents de Caroline, qui déroule le fil de cette année si particulière. »
Les années collèges, faites de certitudes absurdes et d’une soif de découverte de soi, de l’autre. Ces années durant lesquelles on crée des amitiés indéfectibles qui résisteront à l’errosion du temps, pensions nous vraiment. Ces années durant lesquels nos parents perdent de leur superbe car nous commençons a les voir tels qu’ils sont vraiment, terriblement humains, avec des qualités sciemment soustraites et des défauts horripilants. Ces années durant lesquelles toute forme d’autorite nous fait bouillir de rage malgré nous, puisque nous ne sommes plus des enfants. Si seulement.
Me replonger dans mon année de quatrième m’a fait sourire et m’a rendue nostalgique d’une époque depuis longtemps révolue. Mon David s’appelait Nathan et ne sait jamais intéressé à moi, trop timide que j’etais. Mon amie pour la vie, ma binôme infernale, Charlotte, que je ne côtoie plus depuis mon entrée en seconde. Ainsi que tous ceux qui gravitaient autour. Que sont ils tous devenus, ceux qui ont fait et défait mon monde. Cette bande de jadis, avec qui je trainais mes guêtres oisives, de la piscine au cinéma en passant par nos premières soirées de grands. Je serai curieuse de le savoir.
Les années collège, celles où l’on se sent étriqué dans ce corps qui ne veut pas grandir ou perdu dans celui trop vite transformé. L’âge où personne ne nous comprend et réciproquement. Des années particulières aux odeurs et aux sons gravés à jamais en chacun de nous, qu’Adèle Bréau a su retracer avec brio dans L’odeur de la colle en pot.
Belle lecture à vous !
L’odeur de la colle en pot d’Adèle Bréau est disponible aux éditions Le Livre de Poche
J’adore le titre et j’aime cette nostalgie…
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Merci Maud pour ce partage émouvant et plein de tendresse.
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de rien, ! mais moi c’est Clémence 😉
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Merci Clem..😚
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