Broadway – Fabrice Caro

2020, Feel Good

Broadway : (nom propre) Cette avenue est mondialement connue comme la capitale du théâtre et des comédies musicales. Sa renommée est en grande partie due aux spectacles musicaux qui y sont créés et qui y tiennent le haut de l’affiche. Dans mes rêves les plus fous, je m’imagine passer le casting pour Flashdance, tout en pointes tirées et en port de tête altier. La réalité n’a qu’a bien se tenir.

La vie n’est pas une comédie musicale. Que celles qui n’aient pas rêvé de faire partie de faire partie des Pink Lady et de conter fleurette au T-Birds, sur fond de chorégraphie endiablée me jettent la première pierre. La vie parait tout de suite plus agréable et facile à gérer, en la chantant, comme si un voile rose et optimiste couvrait notre regard poser sur le monde. Ce serait chouette quand même.

Ce serait chouette de n’avoir qu’à chanter sous la pluie pour conjurer les mauvais sorts et sortir de toute sorte de crise existentielle. Ginger Rogers et Fred Astaire des temps modernes en quelques sortes. Mais la vie n’est pas une comédie musciale et la fameuse crise de quarantaine existe bel et bien. Période durant laquelle certain fantasme sur les blondes amies de leur fille dans un bain de pétales de roses rouges, quand d’autres rêvent de grosses cylindrées. Mais cette crise ne s’arrête pas tant à un âge, qu’un à un constat sur sa vie, une prise de hauteur dénuée de contextes, qui amène à un gentil pétage de plombs de la part des concernés.

Et c’est ainsi que la CPAM et ses préventions en toutes sortes de maux peuvent déclencher la moins connue mais non moins terrible crise de la cinquantaine, qui vous font gagner quatre ans en l’espace de quelques lignes. Bienvenue dans la vie d’Axel, quarante-six ans en proie à sa vie et les doutes qui l’assaillent, dans Broadway de Fabrice Caro : « La vie n’est pas une comédie musicale.
Une femme et deux enfants, un emploi, une maison dans un lotissement où s’organisent des barbecues sympas comme tout et des amis qui vous emmènent faire du paddle à Biarritz… Axel pourrait être heureux, mais fait le constat, à 46 ans, que rien ne ressemble jamais à ce qu’on avait espéré. Quand il reçoit un courrier suspect de l’Assurance maladie, le désenchantement tourne à l’angoisse. Et s’il était temps pour lui de tout quitter? De vivre enfin dans une comédie musicale de Broadway? »

Des nuances de bleu, il y a à pléthore. Du bleu Klein au bleu Juan les Pins, de la mode à l’espoir, il y a la couleur du doute, des craintes, du bilan voire même de la crise, j’ai nommé le bleu colorectal. A l’aube de la cinquantaine, Axel dresse un bilan doux amers de sa vie. De Père et de son impossibilité de communiquer avec ce fils à l’adolescence débordante d’hormones. De Père et des sacrifices qu’il est prêt à faire pour sa fille, la prunelle de ses yeux. D’Homme et de mari, de ce besoin de séduire et de balais ronronnant et rassurant qu’est sa vie de couple. De cette envie de tout envoyer balader, pour le plaisir fugace d’une liberté factice. Factice oui, car les aventures qu’Axel souhaite vivre tiennent plus de l’imaginaire fantasmé d’un adolescent biberonné aux Comédies Musicales.

Avec Broadway, Fabrice Caro signe un roman tendre, qui pose un regard caustique sur cette vie de famille qui se meut et qui se mue, cette vie dont on ne voit rien passer et qu’on se plait à regretter. Joli moment passé que cette comédie musicale avortée.

Bonne lecture à vous !

Broadway de Fabrice Caro est disponible aux éditions Gallimard.

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