Manderley

Thriller psychologique

Manoir : (nom masculin) Petit château ancien à la campagne. C’est d’ailleurs l’un de mes rêves que de vivre dans un tel lieu, en compagnie de mes deux carlins sobrement nommés Zeus et Apollon. J’y aurai des bibliothèques à foison, ornée de majestueuse cheminée auprès desquelles je pourrais fumer le cigare le soir venu, en jouant aux billard, en laissant la pluie claquer aux fenêtres. 

Rebecca, Daphné du Maurier

Bien de qu’ayant suivi en grande partie un cursus littéraire, j’ai quelques lacunes en ce qui concerne les ‘classiques’. Par goût, par choix ou par manque de temps. Le constat est là. Cela va bientôt faire un an que je me suis procurée Rebecca de Daphné du Maurier, suite à ma lecture d‘Un manoir en Cournouailles d’Eve Chase. Il était grand temps que je visite Manderley.

Il m’aura fallu attendre la moitié du roman pour me rendre compte que j’avais déjà visité ses lieux et que les Winter m’étaient familiers. Cela m’a grandement contrarié. Pour deux raisons. Je n’oublie normalement jamais rien. Je suis la ‘mémoire’ de mes proches. Mes lectures, même celles qui me déplaisent me nourrissent, forgent un peu plus mon goût en la matière et me font m’approprier de nouveaux lieux. J’ai toutefois poursuivi ma lecture, Rebecca m’intriguant toujours autant. : « Un manoir majestueux : Manderley. Un an après sa mort, le charme noir de l’ancienne propriétaire, Rebecca de Winter, hante encore le domaine et ses habitants. La nouvelle épouse, jeune et timide,  de Maxim de Winter pourra-t-elle échapper à cette ombre, à son souvenir ? »

Mme de Winter est morte, vive Mme de Winter ! Rebecca. L’épouse défunte. Une image de papier glacée à la beauté sans pareil. Une personnalité qui a laissé son empreinte dans les cœurs et les esprits. Une âme damnée qui hante ce lieu, Manderley. Manderley donc, plus au centre encore de ce roman que son ancienne maîtresse de maison. Lieu de tous les rêves, de toutes les attentes. Propriété aimée et enviée, à la forte personnalité. Qui se dresse en ennemi de prime abord de la nouvelle Mme de Winter, la narratrice, dont nous ne connaîtrons jamais le nom.

Un roman en huis clos, où la tension d’un drame passé ne cesse de peser sur les occupants des lieux, des gens aux maîtres de maison. De non dits en faux semblants, nous apprenons peu à peu la vérité. Elle se dessine aux fils des pages, mettant à mal la morale et le sens de l’équité.

J’ai compris pourquoi j’avais occulté ce roman de ma mémoire, bien que captivée par ma lecture, et pressée de savoir quel était le dénouement final. C’est tout simplement la fin, qui m’a laissée sur ma faim. J’ai énormément de mal avec les fins ouvertes. Certes elles nous font réfléchir, nous lecteurs, et permettent de maintenir l’histoire suspendue, mais elles manquent de partis pris. Et c’est cela qui me dérange, quand toute l’intrigue est d’autant plus sur une prise de position marquée.

J’ai malgré tout pris un plaisir fou à redécouvrir la sombre Rebecca de Daphné du Maurier, que je vous invite à découvrir ou, sur un  malentendu, à redécouvrir.

Belle lecture à vous !

Rebecca de Daphné du Maurier est disponible aux éditions le Livre de Poche.

5 réflexions sur “Manderley

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.