Passion : (nom féminin) Amour intense. Enflammé et romanesque. Amour qui pose un filtre arc en ciel sur le monde qui nous entoure, en occultant bien évidemment le noir. Amour aux mille couleurs, qui nous fait passer par toute une palette d’émotion amplifiée. Mais sans passion, point de vie qui ne vaille d’être vécue. Ne serait-ce qu’une fois au moins.
De Frida Kahlo, je ne connaissais que peu de choses. Son visage et son art. De loin. Assez pour ne pas être trop inculte aux Trivial Pursuit mais trop peu pour connaître l’artiste, la femme. De Claire Berest, je connaissais un roman biographique, Gabriële, écrit à quatre mains avec sa sœur Anne. Roman que j’avais dévoré et beaucoup aimé.
La rencontre avec la Frida de Claire a enfin eu lieu, et ce fut un feu d’artifice de couleurs, plus chatoyantes et éclatantes les unes des autres. La vie d’une femme hors du commun, d’une âme forte, qui exprime ses frustrations, ses désirs et ses failles par l’art nous est dépeinte dans Rien n’est noir: « À force de vouloir m’abriter en toi, j’ai perdu de vue que c’était toi, l’orage. Que c’est de toi que j’aurais dû vouloir m’abriter. Mais qui a envie de vivre abrité des orages? Et tout ça n’est pas triste, mi amor, parce que rien n’est noir, absolument rien.
Frida parle haut et fort, avec son corps fracassé par un accident de bus et ses manières excessives d’inviter la muerte et la vida dans chacun de ses gestes. Elle jure comme un charretier, boit des trempées de tequila, et elle ne voit pas où est le problème. Elle aime les manifestations politiques, mettre des fleurs dans les cheveux, parler de sexe crûment, et les fêtes à réveiller les squelettes. Et elle peint. Frida aime par-dessus tout Diego, le peintre le plus célèbre du Mexique, son crapaud insatiable, fatal séducteur, qui couvre les murs de fresques gigantesques.»
Le Bleu. Un accident à l’aube de sa vie de Femme. A l’aube des études de Médecine qu’elle avait entrepris. Un accident qui a brisé un corps mais a fini de forger une artiste. Qui trouve dans son art la force de vivre et de continuer malgré tout. De séduire, d’aimer, être aimée. De vivre comme lorsqu’on a vingt ans.
Le Rouge. La rencontre d’une vie. Celle de l’âme sœur. De l’alter ego artistique, de vingt ans son aîné, de deux fois sa taille. Pourtant ce sera elle qu’on remarquera le plus. Pour Diego Riviera, elle vivra un mariage fait de folle passion et d’infidélité. D’asservissement et de liberté.
Le jaune. L’apogée de cette relation tumultueuse. De cette vie d’artiste. La rupture. Et tel le phénix, renaître de ces cendres. Et recommencer. Car rien n’est noir, réellement rien.
Rien n’est noir de Claire Berest est à l’image de son auteure, solaire. Ce roman biographique m’a fait voyager dans la vie d’une femme et artiste hors du commun, qui a su sortir des carcans et s’offrir une vie de glissement. Embrassant pleinement la beauté et la douleur que cela implique.
Belle lecture à vous !
Rien n’est noir de Claire Berest est disponible aux Editions Stock
Il faut que je rédige mon avis, je l’ai adoré également !!
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Je l’ai pris un peu par hasard sur un des rayons de la bibliothèque de ma ville et je n’ai vraiment pas regretté !
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