Manuscrit (non masculin) : Oeuvre originale écrite de la main de l’auteur ou dactilographiée. Dans le cas d’un premier ouvrage envoyé à une maison d’édition, il représente tous les rêves, les attentes, les espoirs d’une vie. Dans certains cas, il renferme une vie, et s’en va vivre la sienne, tel un oiseau de mauvaise augure.
Quel lecteur – en tout cas moi – n’a jamais eu l’envie de voir l’envers du décor ? Sur quels critères un manuscrit peut il être choisi ? Tous les manuscrits envoyés sont ils réellement lus ? Tout simplement, outre les paillettes des prix reçus par quelques élus, quel est le quotidien d’une maison d’édition ?
Le service des Manuscrits d’Antoine Laurain nous offre ainsi une plaisante visite des coulisses, et de l’effervescence qui y règne à l’aube de la nomination du nouveau prix Goncourt, Saint Graal s’il en est. Encore faudrait-il être certain que l’auteur nominé daigne se présenter. » À l’attention du service des manuscrits. » C’est accompagnés de cette phrase que des centaines de romans écrits par des inconnus circulent chaque jour vers les éditeurs. Violaine Lepage est, à 44 ans, l’une des plus célèbres éditrices de Paris. Elle sort à peine du coma après un accident d’avion, et la publication d’un roman arrivé au service des manuscrits, Les Fleurs de sucre, dont l’auteur demeure introuvable, donne un autre tour à son destin. Particulièrement lorsqu’il termine en sélection finale du prix Goncourt et que des meurtres similaires à ceux du livre se produisent dans la réalité. Qui a écrit ce roman et pourquoi ? La solution se trouve dans le passé. Dans un secret que même la police ne parvient pas à identifier. »
Si je ne devais garder qu’un seul procédé stylistique ce serait celui de la mise en abime. J’ai été doublement gâté ici. La vie d’un roman, Les Fleurs de Sucre, dans le roman. La vie de son éditrice dans le dit roman. Magistral et ingénieux.
Entre la vie du roman, personnage à part entière qui détient les clés de l’énigme, et l’intrigue policière à la Georges Simenon, nous assistons à l’histoire d’une femme forte, Violaine Lepage, en quête de repères et de vérité. En quête de son auteur énigmatique, qui lui donne du fil à retordre, et maille à partir avec la police. Ajouter à cela un psy taiseux et tout en fume et lumière tamisé, vous obtenez le parfait décor d’une partie de cluedo, aux dés pipés.
Un vrai coup de cœur pour ma part que Le service des Manuscrits de d’Antoine Laurain, qui a su apporté une fin digne de ce nom a son intrigue chiadée, qui ne m’a pas laissé sur ma faim. Fait assez rare pour être noté.
Excellente lecture à vous !
Le service des manuscrits d’Antoine Laurain est disponible aux éditions Flammarion
Une réflexion sur “Tout roman est un traité de magie noire”