Transmission : (nom féminin) l’héritage d’un bien, ou d’une pensée. Dans ce cas précis, le don de l’amour de la vie, de l’importance de se battre et de faire le bien, malgré toute l’horreur dont le monde peut être capable. Et l’injustice dont on peut être victime.
Il y a quelques semaines déjà, j’ai eu la chance d’être invité par les Editions Albin Michel à la rencontre du philosophe et auteur Frédéric Lenoir, pour la sortie de son nouveau roman, La Consolation de l’Ange. J’ai rencontré un fervent amoureux de Victor Hugo. Passion commune que je partage avec l’auteur. Et quelle n’a pas été ma joie lorsqu’il nous a déclamé Demain, dès l’aube, poème cher à mon cœur.
Forte de cette expérience, et des différents thèmes échangés autour du roman tel que l’apprentissage des valeurs, par le regard des enfants et leur propension étonnante à être plus emprunts de justice que les adultes, et de la nouvelle année fêtée, je me suis en fin lancée dans cette lecture philosophique : « Après une tentative de suicide, Hugo, 20 ans, est réanimé et placé dans la même chambre d’hôpital que Blanche, une vieille dame au crépuscule de son existence. Entre ce jeune homme qui n’attend rien et cette femme qui mesure le prix de chaque instant, un dialogue se noue autour des grandes questions de la vie et de la mort, de Dieu, du destin et de la liberté, du bonheur, de l’amour… Ce qui aidera peut-être Hugo à trouver un sens à son existence. Surtout lorsque Blanche lui fera part de l’incroyable expérience qu’elle a vécue à l’âge de 17 ans et qui a transformé sa vie. »
La promesse est belle sur le papier, même si somme toute convenue. Deux personnes que tout opposent – une âme en paix et l’autre en peine – se retrouvent de manière impromptue à la charnière de leur existence et vont apprendre l’une de l’autre. L’un doit apprendre à vivre, à apprécier cette chance qu’il a, quand l’autre doit apprendre à mourir en paix. Avec en filigrane l’oeuvre de Victor Hugo et le drame de sa vie, la perte tragique de sa fille chérie, Léopoldine.
Deux univers que tout oppose donc. L’un carthésien. L’autre eux croyance exacerbée. Deux générations antagonistes. L’une à connu les camps de la mort et en est revenu marqué comme du bétail. Une plaie béante à l’âme. Des drames jalonnant sa vie, et un recueil de poème comme planche de salut. L’autre biberonné aux écrans pour masquer le manque de parents absents. Le manque d’envie, de passion chevillé au corps. La perte d’une mère trop jeune. Un père trop exigent quant à l’avenir que son fils doit embrassé.
Peut être est parce que malgré mes études littéraire et mon appétence pour les débats, j’ai toujours eu de mauvaises notes en philo et qu’inconsciemment j’en suis marquée au fer rouge mais je n’ai pas accroché. Frédéric Lenoir regroupe un amas de lieu commun qu’il juxtapose bout à bout, avec comme toile de fond une chambre d’Hôpital. Je ne me suis attachée ni à Hugo, ni à Blanche. Les débats sont vite avortés, par la bienséance et l’image patriarcale et vieillissante qui veut que les anciens soient la voie de la raison et que leur vérité soit absolue. Les extraits de l’oeuvre hugolienne servant quant à elle d’illustration à tort et à travers.
La consolation de l’ange a pour moi été une vraie déception. J’avais une attente, peut être irrationnelle, mais de réflexion quant à l’après vie. Je n’ai malheureusement trouvé que des lieux communs.
Malgré tout, belle lecture à ceux qui souhaitent tenter l’aventure !
La consolation de l’ange de Frédéric Lenoir est disponible aux Editions Albin Michel