Quand nos souvenirs viendront danser – Virginie Grimaldi

Feel Good

Octogénaire : (non masculin) Personne qui a entre quatre vingt et quatre vingt dix ans. Adjectif réducteur s’il en est, ramenant l’humain à un âge et non à l’être qu’il est, qu’il a été et qu’il sera encore. La littérature leur rend trop peu hommage, Virginie Grimaldi leur donne sous sa plume leur lettres de noblesse.

Quand nos souvenirs viendront danser, Virginie Grimaldi

Grandir n’est jamais simple. On quitte le cocon doux et rassurant des bras de sa maman pour aller vivre de nouvelles aventures, telles que marcher seul. Puis vient le temps des anniversaires avec les copines, des soirées pyjamas. Un début d’émancipation qui fait peur, mais qui est nécessaire. Pour l’un comme pour l’autre, même si le cœur est gros et les larmes jamais bien loin du bord des yeux.Arrive l’âge ingrat où le monde nous en veut clairement et se ligue contre nous. A la majorité, on tente de se prendre au sérieux et d’être plus grave que les figures adultes qui nous entourent. On se retrouve à être engoncé dans un costume ridicule. Pour au finalement se rendre compte que grandir et vieillir n’ampute en aucun cas notre âme d’enfant. Et que sans elle la vie serait bien triste.

Les Octogénaires de l’impasse des Colibris l’ont bien compris, et s’apprêtent à vivre sous la plume de Virginie Grimaldi, leurs dernières facéties de grands enfants, dans son génial dernier roman Quand nos souvenirs viendront danser :« Lorsque nous avons emménagé impasse des Colibris, nous avions vingt ans, ça sentait la peinture fraîche et les projets, nous nous prêtions main-forte entre voisins en traversant les jardins non clôturés. Soixante-trois ans plus tard, les haies ont poussé, nos souvenirs sont accrochés aux murs et nous ne nous adressons la parole qu’en cas de nécessité absolue. Nous ne sommes plus que six : Anatole, Joséphine, Marius, Rosalie, Gustave et moi, Marceline. Quand le maire annonce qu’il va raser l’impasse – nos maisons, nos mémoires, nos vies –, nous oublions le passé pour nous allier et nous battre. Tous les coups sont permis : nous n’avons plus rien à perdre, et c’est plus excitant qu’une sieste devant Motus. » À travers le récit de leur combat et une plongée dans ses souvenirs, Marceline raconte une magnifique histoire d’amour, les secrets de toute une famille et la force des liens qui tissent une amitié.« 

Au même titre qu’on a souvent du mal à attribuer une vie autre que nous, enfants, à nos parents, il est inconcevable que nos grands parents aient été jeunes et fougueux. Ce sont des œillères particulières portées dans sur les générations familiales. Dans son roman, Virginie Grimaldi nous rappellent que non seulement ils ont eu la même vie que nous vivons actuellement, et qu’ils ont un passé qui leur est propre. Ces Octogéniaux, comme on les surnomme, nous surprenne par leur fougue, leur ferveur et surtout leur sens de la répartie. Sans filtres et sans complexes.

L’alternance des frasques de ces voisins avec le journal morcelés des grandes étapes de la vie de Marceline nous apportent des éclairages nouveaux sur les événements qui se déroulent au fil des pages. La vie n’a épargné personne, mais leur résilience a été la plus forte. On assiste à un beau récit de vie, avec toute la palette des sentiments qui l’accompagne. J’ai ri, été ému, et pleuré, mais de rire.

Si vous êtes en retard pour finir vos cadeaux de Noel ou que vous manquez cruellement d’idées, sachez qu’un livre de Virginie Grimaldi est toujours une belle surprise,  et qui plus est, Quand nos souvenirs viendront danser, en cette période de fêtes et de réunions familiales, qui réchauffent le cœur.

Belle lecture à vous !

Quand nos souvenirs viendront danser deVirginie Grimaldi est disponible aux Editions Fayard.

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