Rock’n’roll : (courant musical) Prenons la définition donnée par Joan Jett si vous le voulez bien. « Cela signifie plus que la musique, plus que la mode, plus qu’une bonne manière (attitude). C’est un langage de la contre-culture, de la rébellion, de l’intégrité, de la frustration, de l’aliénation, et du lien qui a mis plusieurs générations à l’écart de la société non-naturelle et de l’auto-destruction. A son essence la plus fondamentale, le rock and roll est un langage d’habilitation qui unit les rebelles, les freaks [les déclassés, les phénomènes], et les privés de droits, sous un drapeau commun, leur donnant voix, identité et communauté. »
D’aussi loin que je me souvienne, la musique fait partie intégrante de ma vie. Je n’en pratique absolument pas, à mon grand dam, et aimerai y remédier dans les mois à venir. Dans le genre liste des choses à faire avant mes hum hum ans. J’avais préféré enfant la rigueur de la danse classique à celle du solfège. Vous verriez mes sauts de chat, vous trouveriez cela édifiant… de nullité. Mais je me plais à l’entendre, à la vivre même lors de concert, à lire sa genèse et la vie de ceux qui la font vivre, qui la hissent à son rang d’art.
Je suis devenue relativement éclectique au fil des années, même si ma préférence ultime est, et restera le rock. Un peu gras de préférence, soit avec une voix très harmonieuse, soit chanté vraiment très faux. Je ne suis pas vraiment quelqu’un d’exigeant. Par contre s’il y a bien quelque chose dont j’ai horreur, c’est d’écouter par procuration dans les transports en commun la musique moisie des autres. Voilà, c’est dit.
Sans transition aucune, j’ai jeté mon dévolu sur Daisy Jones & The Six de Taylor Jenkins Reid pour plusieurs raisons. La couverture qui m’a fait penser à un album des Doors. Le titre en lui même qui sonne comme le titre d’un album. Les critiques dithyrambiques, venant aussi bien d’outre atlantique que du vieux continent, bien que j’ai tendance à me méfier dès qu’une œuvre est « trop vendue ». Et surtout son quatrième de couverture, qui m’a intriguée et , je dirai même, subjuguée : « Daisy Jones & The Six… le groupe de rock le plus mythique de tous les temps. Leurs concerts remplissaient les stades aux quatre coins de la planète et ils ont enflammé les nuits de toute une génération. De leurs débuts dans les bars miteux d’un Sunset Strip écrasé de soleil californien à la gloire, leur histoire est celle d’une ascension fulgurante. De l’euphorie qui vient avec le succès, des excitants qu’on prend pour entretenir la magie et des calmants qu’on avale pour essayer de dormir. C’est l’histoire du rock’n’roll. C’est aussi celle de Daisy Jones, l’icône ultime. Mais le 12 juillet 1979, après le plus mémorable des concerts, le groupe a éclaté. Personne n’a jamais su pourquoi… Jusqu’à aujourd’hui. Musiciens, fans, managers, amants, gardiens d’immeubles… ils ont tous été les témoins de cette histoire… Mais quarante ans plus tard, chacun a sa propre version de la vérité. »
Nous voilà plongé en immersion dans les sept années qui ont fait et défait un groupe de rock mythique et légendaire, laissant des milliers de fans sur leur faim. Dans le cœur de la création artistique intiment lié à la destruction du soi. Aux fragilités se confrontant à des égos démesurés. A la drogue, au sexe mais aussi à l’amour. Celui destructeur du stupre et rédempteur d’un entourage bienveillant. Nous assistons en première ligne à cette histoire qui a marqué l’Histoire de la musique, de l’âge d’or du rock.
Cela a déjà été écrit me direz vous. Mais c’est là que réside le génie de l’auteure : le roman n’en ai pas vraiment un, plutôt un recueil des témoignages des Six et de Daisy Jones, avec le format d’une retranscription d’interviews a posteriori, qui nous fait vivre l’intrigue en son cœur, en alternant les points de vues et ressentis des acteurs de ce voyage. Les textes des chansons en fin de roman confèrent au sublime, à la magie de la création. On se plait à imaginer les mélodies qui les accompagnent.
Daisy Jones & The Six de Taylor Jenkins Reid a été pour moi une vraie claque. L’impression de lire successivement des numéros collector de Rolling Stone Magazine, d’interviews des groupes qui ont fait le Rock, qui en ont porté l’essence et qui sont des légendes malgré eux. Tout simplement époustouflant de véracité, si bien qu’on a souvent tendance à oublier que les personnages ne sont que fiction. Si vous ne deviez avoir qu’une lecture cette été, ce devrait être ce roman.
Belle lecture à vous ! 🤟🏻
Daisy Jones & the Six de Taylor Jenkins Reid est disponible aux Editions Charleston
*L’auteur de cette superbe phrase n’est autre que Lemmy de Motorhead
Quelle chronique ! Si je ne l’avais pas déjà lu, elle m’aurait convaincu de l’acheter en urgence 🙂
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Tu n’aurais pas pu me faire plus plaisir qu’avec ce commentaire 😊
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