Civiliser : (verbe) acte de rendre plus raffiné, plus aimable. Verbe sensé définir l’humanité par rapport à nos amis les bêtes. Parfois j’en doute.
Après ma petite déception, je continue à m’aventurer dans les méandres de la rentrée littéraire. Et pour être certaine de ne pas trop me tromper, j’ai choisi un ouvrage dont on ne tarit pas d’éloge à son sujet, j’ai nommé La Vraie Vie d’Adeline Dieudonné. En même temps, me direz vous, l’allégresse populaire n’est pas forcément gage de satisfaction.
C’est surtout le talent vanté de l’auteur qui a aiguisé ma curiosité. Quand on écrit un premier roman, la reconnaissance par la lecture est importante je pense, la reconnaissance par les lecteurs encore plus. Adeline Dieudonné a obtenu le prix du roman FNAC, les jours précédents la sortie de ce premier roman, tant attendu s’il en est.
Je dois l’avouer, la couverture est également hypnotique. Une insécurité au sein de ses propres murs qu’est sa maison. Ce sentiment est entériné par le quatrième de couverture :« C’est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. La mère est transparente, amibe craintive, soumise aux humeurs de son mari. Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures de la décharge. Jusqu’au jour où un violent accident vient faire bégayer le présent.Dès lors, Gilles ne rit plus. Elle, avec ses dix ans, voudrait tout annuler, revenir en arrière. Effacer cette vie qui lui apparaît comme le brouillon de l’autre. La vraie. Alors, en guerrière des temps modernes, elle retrousse ses manches et plonge tête la première dans le cru de l’existence. Elle fait diversion, passe entre les coups et conserve l’espoir fou que tout s’arrange un jour. »
J’avais en tête deux titres pour ma chronique. Tout d’abord Sauvages. Car si la vie dans un quartier résidentiel nous est décrite, il faut surtout y voir une misère intellectuelle basée sur de bas instincts, que sont la chasse et la traque. La vie de famille dont jouit la narratrice, est de prime abord standard. Mais dès que nous rentrons dans son intimité, le vernis craque et on rentre dans la pure violence. Celle qui détruit un enfant et déconstruit une adolescente. Celle dans laquelle on ne peut pas briller par son bulletin ni pleurer par frivolité. Celle dont on ne sort pas indemne car dispensé par un être aimé.
Le second titre, Animal Style (coucou Biffy Clyro) résume bien les personnalités croisées, fissurées voire cassées par la vie. Des pères de familles ratés et des femmes abusées et brisées sont les portraits que vous croiserez dans La Vraie Vie. Ils sont tous habités par une bête qui les anime et les réduit en pièce de l’intérieur.
Ce qui est glaçant avec la Vraie Vie, c’est que son contenu pourrait se rapporter à la vie, la vraie. Qui sait ce qui se passe derrière certaines portes closes. Quelles soient physiques ou intellectuelles.
J’ai apprécié cette lecture, les chapitres courts, le style fluide d’Adeline Dieudonné. On tourne les pages avec une certaine avidité. Ce n’est toutefois pas un coup de cœur.
Bonne lecture à vous ! 🎈
La Vraie Vie d’Adeline Dieudonné est disponible aux Editions L’Iconoclaste
J’ai beaucoup aimé!
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Tu en parles très bien de ce roman qui fait l’actualité. Excellente soirée à toi 🙂
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Merci ! Prévu de le lire également ?
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oui il me tente bien ! 🙂
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Je savais que les femmes étaient finalistes pour une fois mais je ne savais pas qu’elle avait gagné.
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Si si c’est la grande gagnante 😊
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